La consommation mondiale d'énergie en 2024
Lecture 10 min
La consommation mondiale d’ continue d’augmenter avec une croissance de 1,8 % entre 2023 et 2024, selon la Statistical Review of World Energy. C’est plus que l’augmentation entre 2014 et 2024 qui a été de 1,3 % sur dix ans.
Cette hausse provient essentiellement de la demande croissante en électricité, qui a bondi de 4 % (contre 2,6 % au cours des dix années précédentes). Cette demande a été satisfaite par le nucléaire et les , comme le solaire et l‘éolien.
Notons aussi que les courbes sont souvent impactées par les grandes crises mondiales qui ont pour effet de freiner la croissance. Elles sont généralement suivies par une période de « rattrapage » qui relance les chiffres à la hausse. Ce fut le cas en 2020 avec la crise sanitaire de la covid-19 et auparavant avec la crise financière de 2008.
Quelles sont les énergies les plus consommées ?
Sur le podium, le pétrole occupe toujours la première place, avec 33,6 % de la consommation mondiale d’énergies primaires.
Le charbon (27,9 %) occupe, sans changement, la seconde place. A noter que sa consommation diminue dans les pays de l’OCDE mais augmente dans les pays émergents, particulièrement en Chine et en Indonésie.
Enfin, le gaz naturel (25,1 %) est sur la 3ème marche et progresse régulièrement.
Viennent ensuite le nucléaire et les énergies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire, bioénergies) qui ont l’avantage d’être largement décarbonées.
Comment se répartit la consommation ?
Voici un tableau comparatif des consommations par sources en 2019 et 2024 :
|
Monde 2019 (en % de la consommation totale) | Mix énergétique Monde 2024 (en % de la consommation totale | |
| Pétrole | 33,1 % | 33,6 % |
| Gaz | 24,2 % | 25,1 % |
| Charbon | 27,0 % | 27,9 % |
| Nucléaire | 4,3 % | 5,2 % |
| Hydraulique | 6,4 % | 2,7 % |
| Autres renouvelables (éolien, solaire,...) | 5,0 % | 5,5 % |
Les “performances” du trio de tête - les énergies fossiles- n'ont pas beaucoup bougé depuis cinq ans. Derrière, les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien progressent de 10 % et compensent l’hydroélectricité qui a connu des années difficiles en raison de la multiplication des sécheresses dans de nombreuses régions du monde.
Les grandes inégalités de la consommation
Plus un pays se développe, plus la demande d’énergie par habitant augmente.
La Chine est de loin le plus gros consommateur d’énergie du monde. Mais ce pays ne figure qu’à la 42ème place de la consommation d’énergie par habitant, loin derrière le Qatar, Singapour, et les Emirats arabes unis, le trio de tête. Les États-Unis, eux, sont 10ème.
Le tableau ci-dessous montre ces disparités de consommation par habitant :
| Pays - régions | Consommation par habitant (en gigajoules) | % de la consommation mondiale |
|---|---|---|
| Chine | 112 | 26,8 % |
| Inde | 26,7 | 6,5 % |
| Afrique | 13,9 | 3,6 % |
| Europe | 105 | 12,1 % |
| Etats-Unis | 266 | 15,5 % |
- La consommation par habitant aux Etats-Unis est presque 20 fois supérieure à celle d’un Africain.
- Les Chinois sont 4 fois plus nombreux que les Américains, mais leur consommation par habitant est moins de la moitié.
- La consommation d’un Chinois reste inférieure à celle d’un habitant de l’Europe occidentale, mais l’écart se réduit. Le tableau ci-dessus agrège à l’Europe des pays comme la Turquie et l’Ukraine, ce qui fait baisser la consommation per capita et permet à la Chine de passer devant.
L’importance des modes de vie
Lorsqu’on s’intéresse à la consommation par habitant, on voit bien que les conditions de vie et le niveau de développement du pays ont une forte influence. Les modes de vie des pays développés ne cessent d’évoluer : baisse des dépenses dans l’habillement et l’alimentation, mais hausse dans la communication, la santé, les transports et les loisirs, des secteurs pour la plupart très énergivores.
Consommation d’énergie et environnement
Plus de consommation signifie plus d’énergie dépensée, plus d’émissions de CO2, plus de déchets, plus de pollution. Les individus comme les États doivent faire face à leurs responsabilités, puisque la consommation est en partie responsable de la dégradation de l’environnement. Les individus peuvent changer leurs habitudes de consommation et les États peuvent agir : loi pour la , lutte contre l’obsolescence programmée des objets, modification du mix énergétique...
La lutte contre la précarité énergétique
Cette différence en termes de consommation par habitant se retrouve aussi au sein d’un même pays. Certaines personnes, du fait de leur faibles revenus, souffrent de . L’État peut alors prendre des mesures pour les aider : réduire les coûts de l'énergie grâce à des tarifs sociaux, des subventions, des aides au paiement de la facture ou des aides à la rénovation de l’habitat.
Quelles perspectives d’avenir pour l’énergie ?
Le directeur exécutif de l’ , Fatih Birol, a déclaré dans son rapport 2024 : “dans l'histoire de l'énergie, nous avons connu l'ère du charbon et l'ère du pétrole, et nous entrons maintenant à grande vitesse dans l'ère de l'électricité”. Selon lui, celle-ci sera de plus en plus fondée sur des sources d'électricité propres. Sur cinq ans, l’évolution du mix électrique va dans ce sens. La part de l’éolien a progressé de 50 % et celle du solaire de 150 %.
Voici la production électrique par source d'énergie en 2019 et 2024 :
|
Monde 2019 (en % de la consommation totale) | Mix électrique Monde 2024 (en % de la consommation totale) | |
|---|---|---|
| Pétrole | 3,1 % | 2,2 % |
| Gaz | 23,3 % | 22,4 % |
| Charbon | 36,4 % | 33,9 % |
| Nucléaire | 10,4 % | 9 % |
| Hydraulique | 15,6 % | 14,2 % |
| Eolien | 5,3 % | 8 % |
| Solaire | 2,7 % | 6,8 % |
| Autres* | 3,3 % | 2,5 % |
* , , déchets et autres sources d’énergie renouvelable.
Sources: Statistical Review of World Energy