La COP30 sur le climat à Belém
La 30ème réunion de la « Conférence des parties » sur le climat (COP30) se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, dans le nord du Brésil, en bordure de la forêt amazonienne. Le fait qu’elle intervienne dix ans après l’Accord universel de Paris lui confère une portée symbolique.
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Le dixième anniversaire de l’Accord de Paris
La COP30 intervient dix ans après l’Accord de Paris qui rassemblait pour la première fois toutes les nations du monde dans une cause commune, à savoir atténuer le de la planète et s’y adapter. L’Accord introduisait pour la première fois l’idée de ne pas dépasser un seuil d’augmentation de la température moyenne de la planète par rapport à l’ère préindustrielle : rester en dessous de +2 °C et même tendre vers +1,5 °C. Ce texte fondateur incitait les États à leurs propres engagements de réduction des émissions de de gaz à , tout en prévoyant un soutien financier aux pays les plus vulnérables. La COP30 sera l’occasion d’un bilan de ces engagements (voir la liste des COP).
Belém, reflet des fragilités climatiques
André Corrêa do Lago, le diplomate brésilien qui préside la COP30, a eu une formule choc :
Située en bordure de la forêt amazonienne, Belém est une ville de 1,4 million d’habitants et un grand port ouvert sur l’océan Atlantique, près de l’embouchure du fleuve Amazone. Les grands immeubles d’affaires et les bâtiments luxueux cohabitent avec les favellas sur pilotis. C’est une image habituelle dans un Brésil en pleine expansion, riche en ressources naturelles, fortement industrialisé, mais marqué par des inégalités extrêmes. Environ 30 % de la population vit sous le seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale. Ces communautés sont particulièrement exposées aux effets du changement climatique, comme la sécheresse ou les phénomènes climatiques extrêmes.
Le rôle crucial de la forêt amazonienne
Par l’étendue et la densité de sa végétation, La forêt amazonienne joue un rôle essentiel dans la régulation du climat mondial. Elle agit comme un , absorbant le CO₂ et le stockant dans sa et ses sols.
Jusqu’aux années 1990, la forêt amazonienne absorbait jusqu’à 5 % des émissions mondiales de . Mais cette capacité d’absorption s’est fortement réduite au point que certaines études[1] considèrent que l’Amazonie tend à devenir « neutre », émettant autant de CO2 qu’elle n’en capte. Dans la partie brésilienne, certaines régions, par exemple le Sud-Est seraient même émettrices nettes.
Les causes sont connues. La première est la déforestation, provoquée par la mise en culture de grands espaces et les exploitations minières, qui libère dans l’atmosphère le carbone stocké. Le lui-même, qui exacerbe les sécheresses génératrices de feux de forêts, contribue aussi à ce mouvement.
Le risque de « savanisation », transformant la forêt tropicale en savane, pourrait libérer d’importantes quantités de CO2 accélérant le changement climatique.
Une COP dédiée à la préservation des forêts
Face à ces enjeux, le Brésil souhaite faire de la protection des forêts le thème central de la COP30. Le logo officiel adopté pour la réunion est « COP30 Brasil Amazonia ».
Le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, s'est engagé à éradiquer la déforestation d'ici 2030. Il relance les efforts amorcés lors de ses précédents mandats.
Le pays propose la création du Tropical Forests Forever Facility (TFFF)[2], un fonds de 4 milliards de dollars par an pour préserver les forêts tropicales. Il est soutenu par les BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.
Les BRICS sont un ensemble de pays qui aspirent à un rôle accru dans les affaires du monde. Ce poids des BRICS, et notamment celui de la Chine, se fait de plus en plus sentir dans les débats climatiques, d’autant plus que les États-Unis, sous la deuxième présidence de Donald Trump, se sont retirés de l’Accord de Paris, modifiant le rapport de force au sein des pays occidentaux.
La finance climatique, enjeu récurrent des COP
A chaque « conférence des parties », revient la question du financement des transitions énergétiques et écologiques pour les pays les plus vulnérables sur le plan économique. Le Brésil propose des pistes comme une taxe sur les billets d’avion ou sur les grands patrimoines mondiaux. Mais l’absence des États-Unis, qui étaient sous Joe Biden les premiers bailleurs de fonds, pourrait limiter les avancées.
Les Contributions Nationales à réviser
La COP30 doit permettre une révision des « Contributions Déterminées au niveau National » (CDN). Il avait été décidé à la COP21 d’en appeler au volontarisme de chaque pays, plutôt que de fixer des objectifs chiffrés à l’échelle mondiale, rarement atteints. Mais encore très peu de pays ont rendu leur copie… Le Brésil appelle les pays à présenter à Belém des CDN actualisées et renforcées, alignées sur l’objectif de limitation à 1,5 °C. Lui-même promet des efforts.
Cela pose en particulier la question de la place des énergies fossiles dans le mondial. Le Brésil, 8ème pétrolière mondiale, prévoit de développer sa production, notamment via des forages au large de l’Amazonie, et souhaite rejoindre l’OPEP.
Le jeu de rôle « Tenir une COP en classe », proposé par Planète Énergies, est un outil pédagogique stimulant. Il permet aux élèves de comprendre les enjeux climatiques, d’apprendre à argumenter et à coopérer. Les élèves incarnent des représentants de pays aux intérêts divergents : Chine, Maldives, États-Unis… Parviendront-ils à trouver un accord ?
Ce jeu peut être réalisé en collège ou lycée, de manière interdisciplinaire en Histoire-géographie et géopolitique ou en SVT. Connectez-vous ou créez un compte enseignant pour télécharger « Le jeu de rôle des énergies / Tenir une COP en classe ».
[1] Voir notamment la revue Nature (en anglais)
[2] Voir les grandes lignes du TFFF (en anglais)