Climat : les nouvelles responsabilités de la Chine

Actualisé le 14.11.2025

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Histoire, géographie et géopolitique

Étant devenue la deuxième économique du monde, derrière les États-Unis, la Chine a acquis une position géopolitique nouvelle et donc une responsabilité dans l’avenir durable de la planète. Du fait de son influence historique, ses méthodes influeront sur les chemins de la croissance dans de nombreux pays du monde émergent. 

Image prise en mars 2018 à Pékin, un jour de pollution record.

Le deuxième PIB du monde 

Le produit intérieur brut (PIB) mesure la valeur de la « production de richesse » annuelle effectuée par les acteurs économiques, privés et publics, d’un pays. Avec près de 18 000 milliards de dollars en 2024, le PIB de la Chine a rattrapé celui des 27 pays de l’Union européenne. Le PIB des Etats-Unis est loin devant avec 29 200 milliards. En se hissant à ce niveau, Pékin a donc acquis de nouvelles responsabilités, notamment dans le développement technologique mondial et dans l’action contre le . 

Le plus grand émetteur de carbone 

Avec une consommation énergétique fondée à plus de 60 % sur le charbon, la Chine est responsable en chiffres absolus de 30 % des émissions mondiales de CO2 en 2023, soit plus que celles États-Unis, de l’Inde et de l’Union européenne réunis. Même si on considère les émissions par habitant, pour tenir compte du poids d’1,4 milliard d’habitants, on constate qu’un Chinois émet aujourd’hui davantage de gaz à qu’un Européen. 

 

Trois facteurs incitent la Chine à s’engager : 

Le saviez-vous ?
La Chine vise la neutralité carbone à l’horizon 2060.

1. Contribuer à l’action climatique mondiale 

Au fil des années, la Chine s’est impliquée de plus en plus dans l’action internationale contre le réchauffement climatique, en s’efforçant de se faire le porte-parole des pays du Sud. Après l’accord universel de Paris en 2015, elle s’est fixé des objectifs climatiques ambitieux : un « pic » des émissions avant 2030 et la neutralité carbone vers 2060 (l’Europe s’y est engagée d’ici 2050). 

Selon l’ , cette stratégie reflète une volonté de sécuriser l’approvisionnement énergétique, mais elle soulève des interrogations sur la compatibilité avec les objectifs climatiques mondiaux, notamment ceux fixés par l’Accord de Paris. L’AIE souligne que la poursuite d’investissements dans le charbon pourrait rendre plus difficile l’atteinte de la neutralité carbone.

2. Être leader dans l’innovation technologique  

La implique une série de technologies où la Chine est performante depuis des années. Dominant déjà le secteur des panneaux photovoltaïques et présente sur tous les développements du nucléaire, elle a imposé sa dynamique sur le développement de la motorisation électrique. Dès 2015, l’État chinois a fait le choix du véhicule électrique avec batterie, plutôt que l’hybride rechargeable. Le poids de l’État dans une économie dirigée et l’effet de masse du marché chinois ont amené tous les constructeurs, notamment japonais et européens, à suivre le mouvement.

3. Maîtriser les problèmes de pollution  

La volonté de « rendre le ciel de nouveau bleu », selon la formule utilisée en Chine, est également une incitation forte. Le recours massif au charbon et la faiblesse des réglementations environnementales ont provoqué des pollutions de l’air, de l’eau et des sols qui ont atteint des niveaux insupportables pour la population. La montée des classes moyennes, plus exigeantes en matière d’environnement, a créé une pression sociale qui a conduit le gouvernement à agir. L’exploitation des petites mines de charbon a été arrêtée, les centrales polluantes ont été écartées des villes. 

Trois freins ralentissent les efforts de la Chine :

1. Comment trouver l’énergie nécessaire ?  

Même si sa croissance a tendance à ralentir, la Chine a besoin de beaucoup d’énergie pour assurer son développement. Pauvre en ressources gazières et pétrolières, la Chine a un partenaire historique, la Russie, qui souhaite accroître ses ventes depuis que l’Europe s’est fermée. Mais Pékin tient à garder une diversité d’approvisionnements. 

2. Comment faire reculer le charbon ? 

Dans certaines provinces, les autorités avaient pris des mesures pour interdire l’usage industriel ou domestique du charbon en préconisant le recours au gaz. Mais les pénuries de gaz et d’ provoquées par la forte demande ont suscité un tel mécontentement que les autorités ont dû revenir sur leurs mesures d’interdiction. 

3. Comment bien utiliser l’électricité renouvelable ? 

 Les plus grands parcs éoliens se trouvent dans le nord du pays, alors que les zones de forte demande se situent sur les côtes est et sud. Or le réseau de transport d’électricité est encore faible. De ce fait, une partie de l’électricité qui pourrait être produite grâce aux nouvelles installations est « perdue ». 

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