La difficile décision de lancer un forage

Publié le 21.08.2014
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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Un d’exploration coûte plusieurs millions d’euros et le taux de succès est d’environ 1 sur 3. De nombreuses études, techniques et économiques, sur le potentiel du « prospect » sont donc menées avant d’engager les travaux.

Des images sismiques en 3D projetées sur un écran pour un examen détaillé

Lorsque les géologues ont localisé des prospects, ils doivent répondre à trois questions fondamentales :

  • Quelle est la nature des hydrocarbures attendus (pétrole, gaz ou les deux) ?
  • À combien estime-t-on les quantités d’hydrocarbures présentes dans le prospect et surtout quels pourront être les volumes récupérables ?
  • Quelle est la probabilité de découvrir ces volumes ?

De la réponse à ces trois questions dépendra la décision de forer. Les experts évaluent l’ensemble des éléments d’appréciation pour obtenir une connaissance du sous-sol la plus fiable possible.

Un forage d’exploration en mer coûte environ 10 fois plus cher qu’un forage terrestre

Une étude complète du sous-sol

D’abord, l’interprétation de la sismique conduit à réaliser à l’échelle locale des coupes géologiques, des images en volume et des cartes en profondeur des différentes couches géologiques. Ces documents permettent la définition aussi précise que possible du volume global du « piège », c’est-à-dire de l’espace qui pourrait contenir les hydrocarbures accumulés.

Ensuite, l’examen du contexte géologique régional va être utile. En étudiant la sédimentologie régionale, c’est-à-dire les conditions de dépôt des roches dans le temps et dans l’espace, les géologues peuvent émettre des hypothèses sur les roches réservoirs qui vont contenir les hydrocarbures, les roches couvertures qui vont empêcher leur remontée vers la surface et les roches mères à l’origine de leur genèse.

Le coût d’un forage d’exploration maritime peut atteindre les 100 millions d’euros

Enfin, les études des résultats de tous les forages voisins (succès comme échecs) et l’évaluation des gisements en production de la région permettent, avec un raisonnement par analogie, d’obtenir une meilleure appréciation des probabilités de découverte, d’anticiper la nature des hydrocarbures à découvrir dans les prospects, la productivité des puits en cas de découverte et le comportement au cours du temps. 

Un forage d’exploration coûte au minimum 3 à 4 millions d'euros à terre et 20 à 60 millions d'euros en mer. Pour les forages maritimes difficiles (grandes profondeurs d’eau, conditions climatiques extrêmes…), ce coût peut même atteindre 100 millions d'euros !

Une étude économique complémentaire

Si le forage aboutit à la découverte d'hydrocarbures exploitables, cet investissement est remboursé par la production de pétrole et de gaz. Mais s’il ne révèle aucune réserve exploitable, la compagnie perd l'argent investi.

C'est pourquoi la décision de forer nécessite une étude économique complète. L’estimation des volumes d’hydrocarbures qui pourront être récupérés s’expriment dans une fourchette (valeur minimale/valeur maximale) qui permettront de simuler l’exploitation du gisement sur toute sa durée de vie. Les économistes estiment les revenus de cette simulation et calculent la valeur économique du gisement potentiel en intégrant le prix du de pétrole, les conditions fiscales dans le pays concerné, etc. Si cette simulation est négative, le prospect ne sera pas foré.

Chaque compagnie pétrolière dispose de nombreux prospects dans le monde entier. Il leur faut arbitrer entre tous leurs prospects pour décider lesquels seront forés dans les mois ou les années à venir. C'est pourquoi toutes les compagnies constituent des équipes pluridisciplinaires chargées de gérer l'ensemble de leurs prospects.

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