Bac 2023 : comment réussir le Grand Oral ?
Publié le 02.09.2022Lecture 5 min
Planète Energies t’apporte quelques conseils sur la préparation de sujets en lien avec la question très actuelle de l’énergie et du climat.

© SDI Productions
Pendant les semaines qui précèdent le bac, tu dois préparer deux questions en lien avec tes enseignements de spécialité. Le jour de l’épreuve, le jury en choisira une.
Tu dois bien t’entraîner, avec l’aide de tes professeurs et de ton entourage, pour réussir les trois performances que l’on attend de toi :
- La bonne connaissance et l’analyse pertinente de la question qui t’est posée ;
- Une aisance dans l’expression orale et l’argumentation avec tes interlocuteurs ;
- Une vision claire et convaincante de tes intentions de poursuite d'études et de ton projet professionnel à terme.
Première étape : identifier les sujets possibles du Grand Oral
Pourquoi énergie et climat sont-ils liés ?
Les usages de l’énergie (transports, habitat, industrie, agriculture…) émettent des gaz à (dont le ) qui contribuent à augmenter la température moyenne de la planète. Ce réchauffement a des effets dangereux sur l’environnement (sécheresses, phénomènes climatiques extrêmes, montée des eaux, risques pour la , etc.). Des actions sont possibles pour « atténuer » la tendance et s’y « adapter ». Il s’agit notamment de réduire la consommation d’énergie et de réaliser une « », des énergies fossiles vers des énergies renouvelables ou décarbonées.
Quels sujets peut-on dégager ?
La gamme des sujets est considérable. Il te faudra en sélectionner deux que tu travailleras avec tes professeurs et que tu proposeras au jury du grand oral qui en choisira un. Voici quelques exemples de sujets :
- Comment ont évolué les usages de l’énergie dans l’histoire de l’Humanité, et quels ont été leurs effets sur le climat ?
- Quels sont les effets du sur l’environnement de la Terre à trois grands niveaux : les océans, les terres émergées et la ?
- Quelles actions possibles d’atténuation et d’adaptation peut envisager la communauté internationale si elle se coordonne ?
- Quels sont les usages de l’énergie les plus émetteurs : les transports, l’habitat, l’industrie ? La situation est-elle identique partout dans le monde ?
- Quelle est l’utilité des politiques publiques et que peut faire l’engagement des citoyens pour plus de sobriété et d’efficacité ?
- Quelles sont les « transitions énergétiques » possibles et comment passe-t-on des énergies fossiles aux énergies renouvelables ?
- L’ est-il le vecteur énergétique de l’avenir ?
- Quel rôle peuvent jouer la science et l’innovation technologique pour réduire les consommations et donc les émissions ?
Les liens avec tes enseignements de spécialité
On voit qu’il y a des dimensions différentes : l’histoire, l’étude du climat, l’examen de la biodiversité, l’économie, la géopolitique, l’organisation des sociétés humaines, la science et la technologie. Cela renvoie à au moins trois de tes enseignements de spécialité : physique-chimie, SVT, histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques. Nous suggérons dans notre exemple de traiter plusieurs de ces dimensions mais sur un secteur particulier – les transports. C’est-à-dire une approche transversale appliquée à un domaine spécifique. Retenons le sujet : « Face au risque climatique, comment avoir des transports plus durables ? »
Deuxième étape : esquisser l’architecture générale du plan
Avant de te lancer dans une rédaction détaillée de plan, nous te proposons de réfléchir à son architecture générale. Il y a toujours plusieurs options. Nous allons reprendre nos grandes approches et les appliquer à la mobilité.
- Comment les transports ont-ils évolué au cours des siècles, en recourant à quelles énergies successives ?
- Aujourd’hui quelle est la part des transports dans les émissions mondiales de CO2 et les pollutions ?
- Quelle peut-être une transition énergétique dans les transports et comment y parvenir (politiques publiques et comportements citoyens) ?
- Quelle place pour la science et la technologie ?
Réfléchis bien, tranquillement et à des moments différents, à cette architecture globale. Il est utile de laisser « reposer tes idées » avant de te lancer dans la rédaction du plan.
Troisième étape : élaborer un plan détaillé
Voici un exemple de plan. Prévois d’aller assez vite sur les premières parties pour ne pas être pris par le temps à la fin lorsque tu parleras des technologies du futur. Trop s’attarder au début est un travers dans lequel on tombe souvent.
Deux siècles d’énergies fossiles
- Les premiers transports (marine à voile, chariots) n’étaient pas émetteurs de CO2, mis à part l’impact de l’élevage de chevaux et de bœufs
- Le charbon et la machine à vapeur marquent la naissance de la révolution industrielle au milieu du XIXe siècle
- La guerre de 1914-1918 consacre la prédominance du pétrole
- L’après-guerre de 1939-1945 libère les transports modernes : voitures particulières, avion, trains rapides
La prise de conscience environnementale et climatique
- La société des loisirs et du tourisme, la maison individuelle font exploser les déplacements
- Les travaux du GIEC confirment l’impact des émissions anthropiques sur le réchauffement global de la planète
- Les transports sont la cause de 25 % des émissions mondiales (et plus dans les pays développés)
Quelle transition énergétique dans les transports ?
- Les énergies renouvelables et la révolution électrique
- Passer du pétrole au gaz (moins émetteur) et aux biocarburants, puis à l’électricité « décarbonée » (produite par l’éolien, le solaire, l’hydraulique, le nucléaire)
- Les comportements personnels (mobilité douces, économies) et les politiques publiques (normes d’émissions, passage aux véhicules électriques en Asie et en Europe)
La place de la science et de l’innovation technologique
- Les biocarburants : automobile, aviation (biokérosène). Les technologies nouvelles permettront d’utiliser l’immense potentiel des algues, et donc de ne pas menacer l’alimentation.
- Le grand saut de la voiture 100 % électrique – engagée en Chine, horizon 2035 en Europe.
- L’hydrogène : la voiture à hydrogène est une voiture électrique. Couplé à une pile à , l’hydrogène produit de l’électricité en continu, donc sans batterie. Il faut le produire de façon propre, ce qui implique des filières industrielles nouvelles (électrolyse de l’eau notamment).
- Et aussi …l’intelligence numérique : véhicule intelligent, ville intelligente (gestion des flux de circulation).
Quatrième étape : identifier les chapitres pertinents dans tes programmes
Le sujet que nous avons choisi en exemple peut être rattaché à chacun des trois enseignements de spécialité que nous avons mentionnés. Bien sûr, tu pourras aussi le présenter comme une combinaison des deux spécialités que tu auras choisies.
Si tu as choisi la spécialité « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques »
Les liens sont très nombreux puisque le thème 5 de ta spécialité concerne « l’environnement, entre exploitation et protection : un enjeu planétaire ». Les deux axes du thème (les interactions entre les sociétés et leurs milieux, l’impact du climat sur les sociétés et notamment la coopération internationale) peuvent facilement être illustrés par la question de la mobilité, à la fois locale et internationale. Ce thème 5 t’a fait étudier la rupture de la révolution industrielle (qui a tant impacté les transports). Tu pourras prolonger la réflexion avec la rupture de la mondialisation et celle de la révolution du numérique qui changent aujourd’hui la dimension des transports.
Si tu as choisi la spécialité SVT
Ton programme SVT te fournit les bases pour comprendre les conséquences du et les possibilités d’actions. Tu y as appris les causes et la dynamique des variations climatiques et tu as été invité à aborder les enjeux contemporains liés au réchauffement climatique. Ta spécialité a notamment introduit les deux notions qui guident les travaux du GIEC et des , l’« atténuation » du réchauffement et l’« adaptation » aux effets déjà en cours et impossibles à stopper. Tu pourras les appliquer au secteur des transports : voir comment on peut les rendre moins émetteurs de CO2 et les réorganiser pour limiter leur essor exponentiel tout en garantissant les besoins de mobilité des populations.
Si tu as choisi la spécialité physique-chimie
Cette spécialité s’est naturellement concentrée sur des notions théoriques de base. Les applications industrielles n’ont pas été vraiment abordées. Mais il sera justement intéressant, dans ton exposé de grand oral, d’initier ce saut entre théorie et pratique. La dernière partie (la place de la science et de l’innovation technologique) sera nourrie par tes connaissances de base en physique-chimie. Toute la partie « énergie : conversions et transferts » te sera très utile. La conversion de l’énergie chimique en électricité (batteries), l’électrolyse de l’eau pour un hydrogène « vert », la pour convertir l’hydrogène en électricité, le de la (algues notamment) pour des biocarburants : autant de ponts entre théorie et applications industrielles. Tes autres connaissances dans les notions de base du numérique te seront aussi utiles.
Cinquième étape : approfondir tes recherches dans les sources extérieures
Un conseil : évalue bien les sources de tes informations. Il y a un nombre considérable de sites et d’influenceurs qui parlent d’énergie et de climat sur Internet, mais beaucoup ne sont pas fiables ou sont motivés par des intérêts spécifiques. Privilégie les sources d’institutions ou de médias reconnus.
Comme il s’agit de sujets largement économiques et technologiques, cherche plutôt de la documentation sur les sites des revues scientifiques et des grandes organisations et experts, qui sont souvent très bien faits et très clairs.
Nous te conseillons d’identifier une petite dizaine de sites qui te plairont et de les passer en revue de temps en temps (une fois par semaine par exemple) pour voir ce qu’ils ont publié. N’hésite pas à mettre les liens en favori.
Voici quelques suggestions de lecture :
Les Echos – Le pionnier franco-allemand de la batterie monte en puissance.
La Recherche – « Les batteries sont le cœur d’un monde connecté » (interview)
Le Journal du CNRS – La voiture autonome s’invite sur les routes françaises
Le Blob (Cité des Sciences) – Vers les premiers trains à hydrogène français
Trust my science – La livraison par drone permettrait une réduction notable des émissions de gaz à effet de serre
Futura Sciences – Cet avion va passer à l‘hydrogène (vidéo)
IFP-Energies nouvelles – Quelles solutions technologiques pour réduire l’empreinte des transports routiers
Syndicat des énergies renouvelables – Les biocarburants
Ministère de l’écologie - L’hydrogène, une infographie en 10 points
NASA video – Recherches américaines pour un avion supersonique plus silencieux
MIT News – Des textiles pour analyser la marche et la course !
En guise de conclusion
L’objectif de tes études, quel que soit le niveau que tu vises, est de déboucher sur un métier valorisant et qui t’intéresse. Le jury du grand oral t’interrogera à ce sujet.
Les universités et écoles, les salons professionnels, les institutions et les grandes entreprises, les médias généraux et spécialisés ont mis en place des nomenclatures de métiers, avec leur description et les formations qui y mènent. Avec tes professeurs et tes proches, tu devras sélectionner rapidement quelques-unes de ces sources selon tes centres d’intérêt et t’y référer régulièrement.
Voici quelques sites de référence sur l’orientation et la formation :
ONISEP : www.onisep.fr/
CIDJ : www.cidj.com/
L’Etudiant : www.letudiant.fr/metiers.html
CEA : www.cea.fr/comprendre/jeunes/Pages/metiers/fiches-metiers.aspx
Les fiches métiers de Planète Energies :
- Les métiers des énergies marines
- Les métiers de l’énergie solaire
- Les métiers des économiques d’énergie