La nouvelle carte du monde de l’énergie

Actualisé le 14.11.2025

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Histoire, géographie et géopolitique

L’énergie joue un rôle particulier en assurant la militaire, le développement économique, la mobilité des biens et des personnes, le bien-être des populations. Son prix, et tout particulièrement celui des hydrocarbures, dépend de l’équilibre entre l’offre et la demande à l’échelle mondiale ; il s’agit d’un élément clé de l’économie. Depuis quelques décennies, le monde a pris conscience que l’énergie influe aussi sur un enjeu essentiel : le .

Le saviez-vous ?
La Chine consomme plus d’énergie que les Etats-Unis et l’Europe réunis.

Voici six repères pour comprendre la «  géopolitique de l’énergie  ».

L’émergence de la Chine redessine la carte du monde

L’équilibre entre grandes puissances est une donnée historique de la géopolitique. En prenant comme indicateur l’évolution de la consommation d’énergie primaire, qui est un reflet de la croissance économique, la montée de la Chine apparaît dans toute son ampleur :

  • En 2000, deux zones étaient sur le podium : les États-Unis consommaient plus de 2 250  Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) et l’Europe 1 850 Mtep, soit à eux deux près de la moitié du total mondial. La Chine consommait un peu plus de 1 150 Mtep.
  • Autour de 2010, la Chine a dépassé l’Europe puis les Etats-Unis.
  • En 2013, les consommations des États-Unis et de l’Europe se sont stabilisées, voire ont diminué tandis que la Chine dépassait 3 000 Mtep.
  • En 2024, la Chine a consommé plus que le total de l’Europe et des Etats-Unis.

D’autres pays ont « émergé » : de 2000 à 2013, l’Inde a augmenté sa consommation de 80 %, le Brésil de plus de 50 %. La Russie, acteur géopolitique majeur de la seconde moitié du XXe siècle, n’a progressé que de 18 %. C’est donc toute la carte du monde qui est redessinée

Les Etats-Unis, premiers producteurs de gaz et de pétrole

L’essor des hydrocarbures de schiste à la fin des années 2000 a bouleversé le des Etats-Unis. Ces hydrocarbures, extraits par une technique controversée, la , ont permis aux Etats-Unis d’augmenter de 71 % leur production de gaz et de plus que doubler leur production de pétrole entre 2009 et 2021.

De ce fait, les Etats-Unis sont devenus les premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz. Ils sont aussi le premier exportateur de , ce qui leur donne la capacité d’approvisionner l’Europe qui s’est fermée au gaz et pétrole russes depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022.

50 % :
La part de l’électricité verte dans l’énergie mondiale en 2050 pour atteindre les objectifs climatiques

Climat et énergies fossiles : un virage nécessaire

Le changement climatique impose une transformation profonde du système énergétique mondial. L' propose un scénario pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 : cela suppose de réduire fortement l’usage des énergies fossiles, qui représentent aujourd’hui près de 80 % du mix énergétique mondial, pour tomber à 20 %. Le charbon, en particulier, devrait être totalement abandonné. En parallèle, les énergies bas carbone - comme les renouvelables et le nucléaire - devraient représenter au moins la moitié de la consommation mondiale. 

Mais le monde est encore loin de cette trajectoire. Pour limiter le réchauffement à +1,5 °C ou +2 °C d’ici 2100, les émissions de gaz à effet de serre (GES) doivent diminuer rapidement. C’est l’objectif de l’Accord de Paris, discuté au niveau international sous l’égide de l’ONU.

Énergies renouvelables et nucléaire

Outre le fait d’être largement décarbonées, les (ENR) et le nucléaire présentent l’avantage d’être produits localement, ce qui limite la dépendance vis-à-vis d’autres pays. Cela ne signifie pas pour autant l’absence d’enjeux économiques, notamment pour la fabrication des équipements nécessaires. Les ENR, en particulièrement le solaire photovoltaïque, connaissent une croissance très rapide en Chine, tandis que leur développement reste plus lent en Europe et aux Etats-Unis. Selon le scénario de l’AIE, dès 2040, 90 % de l’ proviendrait des énergies renouvelables (dont 70 % de l’éolien et du photovoltaïque), et 10 % du nucléaire.

Le poids des technologies et de l’innovation

La sobriété énergétique est essentielle pour parvenir aux objectifs climatiques. La technologie est également indispensable : , meilleure utilisation de la et de la , mobilité électrique, captage et stockage du CO2… Les innovations progressent à chaque « choc » rencontré. Elles confèrent aux grands groupes industriels la responsabilité de les développer et un rôle dans le jeu géopolitique.

Le progrès technologique nourrit l’innovation. Celle-ci reflète aussi la nouvelle donne. La Chine n’est plus l’usine du monde. Le Made in China a fait place au « Conçu en Chine ». Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), alors que les États-Unis ont longtemps fait la course en tête, c'est aujourd'hui la Chine qui demeure la principale origine des demandes internationales de brevet. Elle est suivie par les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud et l’Allemagne, la France arrivant en 6ème position.

La géopolitique de l’énergie

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