Le rapport de synthèse du GIEC en 6 points

Publié le 23.05.2023
Collège Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié en mars 2023 une synthèse de toutes ses études conduites depuis 2015 sur l’évolution du climat de notre planète.

Sa conclusion : pour limiter le réchauffement moyen à 1,5 °C, nous disposons de plusieurs solutions réalistes et efficaces. Mais à une condition : « agir sans attendre » et de façon massive.

 

Jeunes gens collant des images sur une bache blanche pour constituer une fresque du climat
- Fresque du climat réalisée en avril 2023 en France, s'inspirant du rapport du GIEC

Une planète qui se réchauffe

Depuis les années 1850 et l’essor de la révolution industrielle, la température moyenne de la planète s’est élevée de 1,1 °C.  Cette augmentation est le résultat d’un siècle et demi de combustion de matières fossiles et d'une utilisation non durable de l'énergie et des sols. En l’absence d’un sursaut mondial, le niveau de réchauffement planétaire pourrait dépasser 1,5 °C dès 2030, atteindre 2 °C vers 2050 et dépasser 3 °C en 2100. Pas très grave ? Si, car il s’agit de moyennes planétaires et un réchauffement global entrainerait des dysfonctionnements incontrôlables de la vie sur Terre.

L’effet de serre

Ce réchauffement est dû à l’ .  Des gaz naturellement présents dans l’atmosphère, notamment la vapeur d’eau, le CO2, le méthane, le protoxyde d’azote ou l’ozone, fonctionnent un peu comme les vitres d'une serre. Ils laissent passer les rayons solaires tout en conservant une partie de la à l'intérieur. Tant mieux, car sans eux il ferait près de -20 °C sur Terre. Mais il ne faut pas que la serre devienne étouffante : une élévation de +2 °C, c’est trop et au-delà ce serait une catastrophe climatique. 

 

+1,5 °C :
la hausse de la température moyenne du globe à ne pas dépasser

Les études du GIEC

Depuis plus de 30 ans, le GIEC, qui rassemble des scientifiques du monde entier, évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat. Tous les six ou sept ans, il publie un rapport d’évaluation. Le 5e avait servi de fondement scientifique à l’accord universel de Paris en décembre 2015. Le 6e va étayer la prochaine conférence des 197 pays signataires de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques. Cette conférence (COP28) se tient en décembre 2023 à Dubaï (Émirats arabes unis).

Pour les travaux du GIEC, plus de 1 000 scientifiques, ont examiné plus de 85 000 publications, et ont tenu compte de plus de 300 000 commentaires de relecteurs.1

Les causes du réchauffement

Au fil de ses rapports, le GIEC a établi que ce sont les activités humaines qui sont la cause essentielle du réchauffement accéléré depuis 1850. En multipliant les industries très consommatrices d’énergie, en développant les transports routiers, aériens et maritimes, en accroissant les espaces agricoles au détriment des forêts et des zones humides, en améliorant l’habitat, les sociétés modernes ont accru les émissions de gaz à effet de serre. Bien sûr, tous ces développements ont aussi amélioré les conforts de vie et mis quasiment fin aux grandes famines et à l’extrême pauvreté dans le monde !

Le premier facteur du est le cumul des émissions de , le CO2, qui résulte de la combustion du carbone (énergies fossiles). Le second facteur tient aux émissions de méthane, qui a une durée de vie courte, mais un fort potentiel de réchauffement global (ce qu’on appelle le PRG). Son PRG est beaucoup plus important que celui du CO2 qui en revanche persiste plus longtemps dans l’atmosphère (il faut 100 ans pour éliminer une grosse moitié du surplus créé).

 

Le saviez-vous ?
La « neutralité carbone » dès 2050 : l’objectif souhaitable pour limiter le réchauffement de la planète

Les conséquences…

Selon le GIEC, tout réchauffement supplémentaire aggrave rapidement les dangers auxquels nous sommes exposés. Il « dope » certains évènements météorologiques extrêmes, qui deviennent plus fréquents et plus intenses. Le rapport du GIEC met en avant :

 

  • Des canicules et des pointes de températures aiguës, des tempêtes et pluies torrentielles (7% de plus de vapeur d'eau par °C de réchauffement) et en même temps des sécheresses agricoles.
  • Une insécurité alimentaire et une insécurité de l'approvisionnement en eau croissantes, qui menaceront la santé humaine et les écosystèmes. 
  • La fonte de la , c’est-à-dire des zones glacées, qui va augmenter le rythme et l'ampleur de la montée du niveau de la mer et donc accroître les risques de submersion des zones côtières.

Les pays dits du « Sud », qui sont les moins riches, les moins développés et ont donc le moins contribué au réchauffement depuis 1850, seront davantage affectés. Mais même les pays au climat aujourd’hui tempéré seront menacés car les élévations de températures seront très variables.  Une hausse moyenne mondiale de +2 °C à l’horizon 2050 pourrait par exemple correspondre à +3 °C en France.

 

… et les solutions

Le GIEC estime que les solutions existent mais qu’elles doivent être mises en œuvre tout de suite et de façon « massive ». Pour rester sous le seuil de +1,5 °C, les émissions devraient être réduites de près de moitié d'ici à 2030. A la moitié du siècle, Il faudrait atteindre le «   » de gaz à effet de serre. Cela signifie que les émissions anthropiques (provoquées par l’homme) doivent être réduites à un niveau aussi proche que possible de zéro, les émissions restantes étant réabsorbées par des interventions humaines (par exemple des solutions technologiques de captage et de stockage de CO2 ou des solutions naturelles de restauration des terres et de meilleure gestion des forêts). De nombreux pays, et notamment l’Union européenne, ont annoncé un tel objectif de « neutralité carbone » au milieu du siècle, mais les actions engagées ne sont pas suffisantes : les émissions dues aux activités humaines continuent d’augmenter.

Parmi les solutions concrètes :

  • Réduire le plus possible l'utilisation des énergies fossiles au bénéfice des énergies renouvelables, poursuivre le nucléaire.
  • Mieux isoler les bâtiments, neufs et anciens.
  • Electrifier davantage les transports et développer de nouveaux biocarburants, encourager les mobilités « douces ».
  • Combiner les innovations technologiques pour améliorer l’ et les comportements individuels plus vertueux pour aller vers la sobriété énergétique.
  • Accroître les moyens financiers : les investissements « verts » doivent être multipliés par un facteur 3 à 6, tandis que les transferts du Nord vers les pays du Sud, devraient atteindre de l'ordre de 100 milliards de dollars par an

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1. Le rapport de synthèse du 6ème cycle d'évaluation (2015-2023) intègre les conclusions des 3 rapports spéciaux de 2018-2019 et des 3 rapports complets de 2021-2022.

 

Sources :

Le rapport de synthèse du GIEC  

Le communique de presse du GIEC résumant les conclusions

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