La COP28 c'est quoi ?
Publié le 16.11.2023Lecture 5 min
La COP28 rassemble des délégués des gouvernements du monde entier. Elle se déroule du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, la plus grande ville des Émirats arabes unis, dans le Golfe. La est l’occasion de faire le point sur l’action internationale pour le climat et d’ouvrir peu à peu des chemins vers la . Des milliers de représentants de villes, d’entreprises, d’ONG et d’associations de citoyens se retrouvent aussi en marge de ces réunions.
© Zak BENNETT / AFP
Les réunions annuelles de la COP
Lors du Sommet de Rio en 1992, les Nations unies se sont dotées d’une convention-cadre permettant de lutter contre le . Elle réunit 197 « parties », incluant l’ensemble des pays du monde. Tous les ans depuis 1995, une « conférence des parties » (COP) est organisée, chaque fois dans une région du monde différente.
Après Glasgow en Écosse et Charm el-Cheikh en Égypte, la COP28 se déroule dans le Golfe. Grande région productrice de pétrole et de gaz, le Golfe s’est aussi engagé dans un spectaculaire développement des énergies renouvelables, de l’ , des nouvelles technologies et de l’urbanisme futuriste.
Dubaï : deux grands axes se dessinent
En plus du débat récurrent sur l’aide financière des pays développés aux pays émergents, un rapport préparatoire de la COP281 propose deux grands axes :
- tripler la capacité de l’électricité renouvelable d’ici 2030 ;
- doubler la progression de l’ dans le monde.
Le rapport n’évoque pas une question très sensible : doit-on programmer la sortie des énergies fossiles et à quel rythme ?
Trois fois plus d’électricité renouvelable
L’objectif paraît réaliste car les énergies éolienne et solaire (photovoltaïque) connaissent déjà une accélération qualifiée de « sans précédent » par l' . L’AIE prévoit déjà une hausse de 85 % entre 2022 et 2027 sur la base des projets en cours. En 2027, les énergies renouvelables devraient alors dépasser le charbon dans la production d’électricité. États-Unis, Chine, Inde sont les pays qui investissement le plus.
La raison principale de cet envol : les États veulent être moins dépendants des importations de gaz et de pétrole, dont les marchés ont été bousculés par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Doublement de l’efficacité énergétique
L'efficacité énergétique vise à réduire la consommation d’énergie utilisée pour assurer un même service. Par exemple, chauffer un immeuble en améliorant le rendement des systèmes de chauffage, en l’isolant mieux, en donnant aux occupants des outils pour réduire leur consommation. L’amélioration repose essentiellement sur des innovations technologiques. Les progrès en robotique, et intelligence artificielle rendent cet objectif atteignable.
Rappelons que le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique constituent avec la sobriété énergétique les trois piliers de la transition énergétique (voir l’article sur la sobriété énergétique).
L’objectif qui fâche…
La COP28 de Dubaï va-t-elle aborder de nouveau la question de la sortie programmée des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), condition pour atteindre en 2050 la neutralité carbone (voir l’article sur la neutralité carbone). La COP26 à Glasgow en 2021 avait laissé entrevoir une avancée en désignant les énergies fossiles, notamment le charbon, comme cause majeure du changement climatique. Mais à la dernière minute, la Chine et l’Inde avaient insisté pour écrire dans le texte final un appel à une « réduction » et non pas à une « sortie » du charbon.
La question des énergies fossiles a en outre pris une dimension nouvelle depuis qu’a été confirmée la responsabilité du méthane (CH4), constituant essentiel du gaz naturel, dans l’ . Selon les experts du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), le méthane est responsable d’un tiers du réchauffement moyen de la planète.
Aller plus loin :
Site de la COP28 (en anglais)
Économies et politiques énergétiques
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