C’est quoi le solaire photovoltaïque flottant ?

Publié le 23.05.2024

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Le solaire photovoltaïque flottant est une technologie où des panneaux solaires sont installés sur des plans d’eau, comme des lacs ou des réservoirs d’irrigation. Encore très minoritaire par rapport au solaire terrestre, il connait cependant un fort développement, notamment en Asie. Planète Energies vous dit tout sur cette technologie !

Image du plus grand parc solaire phototovoltaïque flottant à Huainan, en Chine

Comment ça marche ?

Le principe d’une centrale solaire flottante est simple.  Des panneaux photovoltaïques classiques sont installés à quelques centimètres au-dessus de l’eau, sur des flotteurs qui s’accrochent les uns aux autres pour former un vaste tapis modulaire. L’ensemble, souvent de dizaines de milliers de panneaux, est maintenu par des ancres placées au fond du plan d’eau ou sur les berges pour ne pas dériver sous l’effet du vent. 

Les plans d’eau choisis peuvent être de diverses natures. Ce sont souvent des lacs de retenue près de barrages hydroélectriques, des réservoirs d’irrigation ou d’eaux industrielles, des sites de traitement d’eau, d’anciennes carrières ou mines inondées, des lagons. Bref des étendues d’eau calmes, qui ne soient pas utilisées à d’autres usages, comme le tourisme, la navigation ou l’agriculture.

La taille peut beaucoup varier. Certains parcs sont très petits, pour un usage simplement local, comme à Cintegabelle, dans le sud- ouest de la France : 830 panneaux sur 1 500 m2. Par comparaison, la centrale de Lazer en France (Hautes-Alpes), inaugurée à l’été 2023, a 50 000 panneaux sur 170 000 m2 (17 hectares). Elle recouvre plus de la moitié du lac de retenue de l’usine hydroélectrique voisine . Le grand parc chinois de Huainan, installé en 2017, s’étend quant à lui sur 800 000 m2, soit 110 terrains de football !

110
terrains de football, la taille du parc chinois de Huainan, installé en 2017

Avantages et inconvénients

La surface souvent réduite des plans d’eau limite la capacité des parcs flottants, qui se compte généralement en dizaines de mégawatts (MW), alors que les immenses parcs terrestres en Inde ou en Chine dépassent les 1 000 MW.

Mais les promoteurs du solaire flottant font valoir une série d’avantages :

  • Le premier est d’offrir des sites où le foncier est beaucoup moins cher que dans des zones terrestres où les terrains peuvent être constructibles ou dédiés à l’agriculture et au tourisme. Le Japon, qui souffre d’un manque d’espace, a été le pays pionnier dans le solaire flottant.
  • Le milieu aquatique permet d’éviter la surchauffe des capteurs photovoltaïques, ce qui améliore le rendement de ceux-ci. Les panneaux sont souvent bifaces, ce qui leur permet de capter aussi les rayons du soleil reflétés par l’eau.
  • Le coût de l’installation généralement supérieur à celui des parcs sur le sol ferme est compensé par le fait que la surface n’a pas besoin d’être nivelée.

La question environnementale fait l’objet de débats. Le parc flottant, ne pollue pas, limite l’évaporation de l’eau et évite la prolifération des algues. Mais des mouvements écologistes mettent en cause le taux de couverture de la surface des plans d’eau et jugent que s’il est trop élevé, l’éventuelle vie aquatique peut être menacée.

 

Le développement mondial 

La progression du solaire flottant est très forte depuis 2015, même si sa part reste modeste. La capacité mondiale cumulée était estimée à 1,3 GW en 2018 et à 5,7 GW en 2022. Par comparaison, la capacité photovoltaïque mondiale globale était proche de 2100 GW en 2022. Les experts de l’ prévoient 60 GW d’ici à 2030.

La Chine représente à elle seule près de 75 % de la capacité totale, suivi par le Japon (16 %) et la Corée (6 %). En Europe, c’est le Royaume Uni qui est le plus en pointe. Mais des pays comme les Etats-Unis, le Brésil et l’Inde ont de très gros potentiels en points d’eau et devraient bientôt s’affirmer comme des acteurs majeurs. 

 

Sources (en anglais) :

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