Afrique : un potentiel énergétique énorme et varié

Publié le 02.03.2016
Lycée
Histoire, géographie et géopolitique

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Les besoins de l’Afrique en énergie devraient s’envoler en raison d’une croissance économique qui se situe autour de 5 % et de la plus forte démographie mondiale qui se combine à une urbanisation rapide. La pauvreté, certaines insuffisances parfois en matière de gouvernance ou encore les risques d’un supérieur à la moyenne constituent des obstacles à une mise en valeur de ses ressources énergétiques. Celles-ci sont pourtant considérables : le pétrole, exploité depuis des décennies, le gaz qui a commencé à être valorisé, l’hydro-électricité sous utilisée, et d’immenses potentiels dans le solaire, l’éolien, la

L'exploitation des énergies fossiles en Afrique : ici la plate-forme Grondin au large du Gabon

Une exploitation pétrolière historique

L’exploitation du pétrole en Afrique, conduite dès les années 1930 par les grandes sociétés internationales ou majors a accompagné depuis et sans discontinuer toute l’histoire du continent. Faible avant 1960, la production de pétrole en Afrique a connu un premier bond pendant la décennie 1960-1970, assuré par le Gabon, le Nigeria, l’Algérie et la Libye, puis un deuxième à la fin du XXe siècle avec les importantes découvertes dans le golfe de Guinée et au large de l’Angola.

La part du pétrole africain a dépassé 10 % de la production mondiale en 2014 et a atteint près de 20 % du volume mondial des exportations. Son exploitation devrait encore progresser, quoique plus lentement, en raison de la hausse des coûts de production sur des gisements de plus en plus complexes et du marché international déprimé qui pèse sur les grands producteurs comme le Nigeria, l’Algérie ou l’Angola.

Au fil des décennies, l’exploitation pétrolière par les majors a fait une place de plus en plus large au « contenu local » de façon à faire bénéficier les pays africains de ses retombées, notamment via la priorité donné au recrutement d’équipes locales et aux formations qui leur sont dispensées. Par ailleurs, des entreprises pétrolières locales, publiques ou privées, sont devenues partenaires tandis que les entreprises internationales contribuent à l’accès à l’énergie des populations ou aident financièrement l’éducation et l’action sociale.

A titre d’exemple, une compagnie comme Total en Angola a fait en sorte d’accroître le volume d’activité locale dans le développement de ses projets offshore pour atteindre 10 puis 14 millions d’heures-hommes travaillées avec les projets CLOV et Kaombo. Dans le domaine de la sécurité, toujours dans le groupe Total, le nombre d’accidents du travail a été divisé par deux entre 2005 et 2015, avec une production de + 40 %.

10 % :
la part du pétrole africain dans la production mondiale.

La nouvelle valorisation du gaz

L’une des évolutions marquantes est la valorisation du gaz issu des exploitations pétrolières, avec l’abandon de la pratique consistant à le brûler « à la torche ». Le phénomène est mondial puisque, selon la Banque mondiale, 150 milliards de m³ de gaz naturel sont gaspillés chaque année, dont 40 milliards pour le seul continent africain, ce qui correspond à la moitié de sa consommation d'énergie1. La du gaz (GNL) a permis de trouver des débouchés nouveaux. Le groupe Total a réduit le « torchage » de 56 % entre 2005 et 2015.

L’essor du GNL africain – déjà très développé au Nigeria et en Algérie – devrait connaître à terme un nouvel élan sur les côtes orientales du continent, avec les découvertes de gisements importants au Mozambique et en Tanzanie.

Les retards de l’hydroélectricité

Malgré la de ses fleuves, l’Afrique n’utilise que 5 % environ de son potentiel hydroélectrique. Ainsi par exemple, en Égypte, le haut barrage d’Assouan construit à la fin des années 1960, n’est plus aujourd’hui qu’au 49e rang des grands barrages au niveau mondial, lesquels se situent principalement en Chine et dans les Amériques.

Des projets très ambitieux sont en cours qui pourraient replacer l’Afrique en tête du peloton mondial, mais ils se heurtent aux difficultés inhérentes à ce secteur : le coût élevé du financement, la durée et les difficultés des travaux dans des zones sous-équipées, la nécessité de mettre d’accord les différents États dans la mesure où ce type d’ouvrages concerne généralement de vastes bassins.

Deux projets émergent :

- Le « Grand Inga », sur le fleuve Congo, en RDC (Congo-Kinshasa), confirmé fin 2015. L’ensemble des unités devrait avoir une capacité de 40 000 MW (soit l’équivalent de 30 réacteurs nucléaires moyens) et coûterait 80 milliards de dollars. L’Afrique du Sud a promis d’acheter la moitié de la production et pourrait ainsi réduire sa très forte dépendance au charbon. Il faudra entre 5 et 10 ans pour qu’il voie le jour.

- Le « Barrage du Millénaire » sur le Nil bleu, en Ethiopie. Après de longues négociations avec le Soudan et l’Égypte qui craignait des perturbations sur le cours du Nil, les travaux ont commencé en 2013 et pourraient en théorie aboutir en 2017, pour une capacité de 6 000 MW.

S’il se réalise, le barrage du « Grand Inga » sur le Congo deviendrait le plus grand au monde.

Les parcs solaires et éoliens

De nombreux pays africains commencent à parier sur le solaire (parc de Ouarzazate au Maroc, de Zagtoudi au Burkina Faso, de Nzema au Ghana) ou l’éolien (parc du lac Turkana au Kenya ou de Shegold en Éthiopie).

Le solaire offre notamment de grandes perspectives grâce à son utilisation délocalisée.

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