Brésil, un colosse énergétique parfois fragile

Actualisé le 26.05.2023
Collège
Histoire, géographie et géopolitique

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1. Le barrage de « la pierre qui chante »

1. Le barrage de « La pierre qui chante »

Construit entre 1975 et 1982 sur le rio Paraná, à la frontière entre le Brésil et le Paraguay, le barrage d'Itaipu (« La pierre qui chante » en langue guarani) est le 2e au monde en (14 000 MW au maximum, soit plus de 10 réacteurs nucléaires), derrière le barrage des Trois Gorges en Chine. Il est le symbole de la hydroélectrique du Brésil, qui assure plus des trois quarts de l’électricité du pays.

2. Le projet du Belo Monte

2. Le projet du Belo Monte

Le projet du Belo Monte, en pleine forêt amazonienne, sur le rio Xingu, illustre à la fois la continuité de la politique des barrages et ses limites. Critiqué pour ses atteintes à l’environnement, il a coûté plus de 10 milliards d’euros, soit trois fois le coût initial. Prévu pour entrer en opération en 2016, il devient le 3e plus grand du monde. Large de 6 km, il a une capacité maximale de 11 000 MW.

3. 40 ans de controverses

3. 40 ans de controverses

Belo Monte a été un symbole des luttes indiennes et environnementales, menées notamment par le célèbre chef Raoni Metuktire, cacique du peuple Kayapo. Pour les opposants au barrage, l’impact de sa construction et l’étendue de la surface inondée (plus de 600 km2) menacent les fragiles écosystèmes de la forêt primaire et obligent de nombreuses tribus locales à changer de mode de vie. Ici, une manifestation à Brasilia des Indiens Munduruku.

4. La sécheresse menace l’activité économique

Le Brésil a fait face depuis plus de 10 ans, et notamment en 2014-2015, à de graves sécheresses qui réduisent la production hydroélectrique, provoquent des coupures et affectent l’activité économique de tout le pays. Dans l’État de Rio, plusieurs barrages sont, à certains moments, inexploités en raison du bas niveau des réservoirs.

5. Un éolien au fort potentiel

5. Un éolien au fort potentiel

Face aux difficultés de son parc hydroélectrique, le Brésil a entrepris de diversifier sa production d’électricité, notamment via l’éolien. De multiples projets sont en cours, principalement dans la grande région pauvre du Nord-Est, où les vents sont forts pendant la saison sèche (ici, à Fortaleza). La part de l’éolien est encore faible malgré son potentiel considérable.

6. Des réacteurs nucléaires en projet

6. Des réacteurs nucléaires en projet

La saturation de l’énergie hydroélectrique a aussi conduit le Brésil à envisager une relance du nucléaire. Deux réacteurs avaient été construits à la fin des années 1970 à Angra, à mi-chemin entre Rio et Sao Paulo (photo). Un 3e réacteur est en chantier sur le même site et pourrait être opérationnel d'ici l'été 2018. Jusqu’à 8 réacteurs sont envisagés à terme.

7. Pétrole et gaz : les couches pré-salifères

7. Pétrole et gaz : les couches pré-salifères

En 2007, le Brésil annonce la découverte d’immenses gisements pétroliers et gaziers, sous d’épaisses couches de sel, en eaux très profondes. Sur la photo, le site de construction d'Angra dos Reis, au sud de Rio, d'où partent les plateformes destinées à l'exploitation, à quelque 200 km au large, par des profondeurs de plus de 1 000 mètres.

8. Des perspectives de croissance contrariées

8. Des perspectives de croissance contrariées

Avec ces nouveaux gisements, le Brésil paraissait en 2010 assuré d'être un des grands pays émergents du monde (sur la photo, l'ancien président Lula sur la plateforme du champ de Tupi). Mais à la moitié de la décennie, les coûts de production élevés, les réticences des investisseurs et des affaires de corruption fragilisent l’économie brésilienne, aujourd’hui en récession.

9. Des jeux sous le signe du solaire

Les parcs solaires restent encore peu développés au Brésil, mais la technologie s’affiche de plus en plus à l’occasion des Jeux Olympiques d’août 2016 à Rio de Janeiro. Le musée scientifique « Museu de Amanhã » (Musée de Demain) a sur son toit de grandes structures mobiles couvertes de panneaux photovoltaïques. L’eau de la baie de Rio est utilisée pour la climatisation du bâtiment.

 

10. Maîtriser le développement urbain

Le Brésil a poursuivi pour les JO les grands travaux déjà engagés pour accueillir le Mondial 2014 de football. Outre la construction des installations sportives, de grands projets de transport ont été engagés dans les villes, notamment le percement de la Transolimpica, une voie express de 23 km avec de nombreux ouvrages d’art qui fait le tour de Rio.

11.La difficile reconversion des favellas

11. La difficile reconversion des favelas

Les grands travaux sont à la fois une chance et une menace pour ce qui constitue une image malheureuse du Brésil, les favelas. S’ils dopent l’activité économique, ils sont aussi à l’origine de nombreux déplacements de populations pauvres pas toujours relogées. L’alimentation en eau, en électricité, le traitement des déchets restent des problèmes endémiques dans les favelas.

12. Des pollutions et des déchets

12. Des pollutions et des déchets

Les grandes métropoles brésiliennes maîtrisent mal le traitement des eaux usées et des déchets. Dans la baie de Guanabara, à Rio de Janeiro, où sont programmées les épreuves de voile des JO, les autorités ont mis en œuvre des moyens drastiques pour empêcher les égouts de déverser leurs eaux polluées et éliminer les bancs de déchets plastiques.

13. La canne à sucre, richesse du Brésil

13. La canne à sucre, richesse du Brésil

Malgré des prix orientés à la baisse sur le marché mondial, le Brésil produit et exporte des quantités croissantes de sucre, une richesse du pays depuis des décennies. Outre le sucre, le sirop de canne permet la fabrication de biocarburants et de molécules très diverses exploitées dans la chimie, la pharmacie, les cosmétiques... Le résidu de canne, la bagasse, est un très utilisé.

14.Vers l’éthanol de 2e génération

14. Vers l’éthanol de 2e génération

Dans les années 1970, en pleine crise mondiale du pétrole, le Brésil a lancé une filière sucrière destinée à la production d’éthanol. Aujourd'hui, plus de 60 % de ses 36 millions de véhicules roulent à l'éthanol. Le pays cherche à développer une filière d’éthanol de 2e génération, qui permette de relancer la production sans entrer en concurrence avec les terres agricoles destinées à l'alimentation (ici, à l'usine de Piracicaba, près de Sao Paulo).

15. La déforestation reste une menace

15. La déforestation reste une menace

La destruction de la forêt amazonienne a augmenté de 16 % entre juillet 2014 et juillet 2015, amoindrissant ainsi ce qui est le plus grand puits naturel terrestre de carbone. Plus de 5 800 km2 ont disparu en un an, essentiellement en raison des pratiques agricoles. La situation s’est cependant améliorée par rapport au début du siècle : 30 000 km2 avaient disparu en 2004.