La place originale du bois énergie dans le mix énergétique français

Publié le 23.04.2017
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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Le bois fournit en France la première des « bioénergies » et la première des énergies renouvelables, avant même l’hydraulique, loin devant l’éolien ou le photovoltaïque. Il est à plus de 95 % utilisé pour produire de la , soit à un niveau industriel, soit à un niveau domestique, le reste assurant de la production électrique. On parle alors de bois énergie.

Le transport des branches broyées dans la forêt vers les centrales à bois

Le bois, qu’il soit sous forme de bûches, de branches, d’écorces, de sciures, de déchets de scieries ou de menuiseries, constitue l’essentiel de la utilisée en France pour produire de l’énergie, essentiellement de la  .

Si l’on considère la production primaire d’énergies renouvelables (ENR) en France, le bois énergie est la première de ces ENR (40 % en 2015, soit 9,2 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep)), devant l’hydraulique (20 %), les biocarburants (11 %), les pompes à chaleur (8 %), l’éolien (8 %) ou le solaire (3,4 %). Une hiérarchie nette et constante, même si les productions des filières hydrauliques et bois énergie sont très tributaires du niveau de pluviométrie ainsi que des températures hivernales. Rappelons que les énergies renouvelables représentent environ 15 % du bouquet énergétique français (consommation finale tous usages confondus).

76 % :
la part du chauffage domestique dans l’utilisation du bois énergie.

Les usages du bois énergie

Le bois énergie est utilisé à 76 % pour le chauffage domestique et à 24 % dans le secteur collectif, tertiaire et industriel.

 

Ce dernier secteur concerne aussi bien des entreprises qui ont besoin de chaleur pour leurs process industriels que des chaufferies alimentant des réseaux de chaleur (quartiers entiers de villes, immeubles collectifs ou équipements publics dans des communes rurales). Selon l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), on compte plus de 5 000 chaufferies dans ce secteur collectif. De telles installations sont encouragées par le « fonds chaleur » géré depuis 2009 par l’ADEME, qui a pour mission de contribuer au développement de la « chaleur renouvelable ».

La production électrique n’est que marginale à partir du bois. Elle est généralement combinée à la production de chaleur dans des usines qui peuvent ainsi réduire leur facture énergétique. Dans un cas très particulier, le bois est utilisé pour remplacer progressivement le charbon dans une des plus grosses centrales thermiques de France, à Gardanne, en Provence, prévue au départ pour utiliser du allemand.

Notons qu’en dehors de son utilisation énergétique, le bois peut, comme toutes les autres matières de la biomasse, être traité pour extraire divers produits relevant de la « chimie verte » : produits pharmaceutiques et cosmétiques, résines et fibres cellulosiques, adhésifs et gommes, acide lactique, etc.

Le bois énergie est la première des énergies renouvelables (40 % du bouquet renouvelable en 2015).

Les avantages et inconvénients du bois énergie

  • De faibles émissions de C02 – La matière première, le bois, vient de forêts qui ont la capacité de se reconstituer. Un équilibre s’établit donc entre d’une part les rejets de gaz à dans l’atmosphère lors de la combustion et d’autre part le stockage du carbone dans la  lors de la croissance des arbres. Dans une logique de « cycle de vie », il faut aussi prendre en compte les émissions de la filière bois (abattage, transport, traitement, etc.). Selon l’ADEME, qui a comptabilisé l’énergie consommée de la source première à la chaleur produite, le chauffage au fioul, au gaz et à l’électricité émet respectivement 480, 222 et environ 180 kg de CO2 par MWh. Le chauffage au bois n’en émet que 40.
  • Un coût modéré – dans les meilleures conditions de l’usage domestique, le SER (Syndicat des énergies renouvelables) estime que le prix du kWh de chauffage au bois est de 4 centimes d’euro pour la bûche et de 5,82 centimes pour le granulé, contre 7,08 centimes pour le fioul et 15,55 centimes pour l’électricité. Le cours du bois est très stable, ne dépendant pas des cours mondiaux car produit localement pour l’essentiel.
  • Une contribution à l’emploi rural – L’exploitation du bois assure le maintien de quelques 50 000 emplois non délocalisables et favorise le développement des territoires ruraux, en fournissant des compléments de revenus aux agriculteurs et forestiers.

En revanche, le bois énergie présente deux inconvénients principaux :

  • Des émissions de particules fines et de gaz – En théorie, les produits de la combustion complète du bois sont uniquement du CO2 et de l’eau. C’est le cas à 99 % mais on trouve également des oxydes d’azote (NOx) et des particules fines formées principalement à partir des minéraux. Lorsque la combustion est incomplète, ce qui est généralement le cas, elle émet du (CO), des dioxines et furannes, des composés organiques volatils, des imbrûlés solides (suies, goudrons, charbons).
  • Des atteintes aux espaces forestiers – Réduire la surface forestière affaiblit les capacités de captage du carbone, affaiblit la et peut porter atteinte aux paysages.

 

L’énergie de la biomasse

Le terme de biomasse regroupe toutes les matières organiques – fabriquées par les végétaux, les animaux, les champignons, les algues, les micro-organismes – qui peuvent dégager de l’énergie soit par combustion directe, soit après avoir été transformées.

Cette « bio-énergie » peut être dérivée de la biomasse sous forme de chaleur, d’électricité, de gaz ou de carburant.

Le bois et ses co-produits (déchets de menuiseries, sciures…) constituent l’essentiel de la biomasse. Mais il y en a d’autres :

  1. Les produits issus de l’agriculture (céréales, oléagineux, mais aussi paille, bagasse de canne à sucre, résidus de plantes énergétiques…). Ils peuvent par exemple être transformés en biocarburants.

  2. Les sous-produits des industries papetières (liqueur noire) et agro-alimentaires (pulpes, pépins, …).

  3. Les sous-produits organiques tels que les déchets ménagers de cuisine, les boues d’épuration urbaines, les effluents agricoles.

Ces matières organiques peuvent produire de la chaleur, du mais aussi de nombreux sous-produits utilisables en chimie.

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