Le « Grand Paris » au coeur des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

Actualisé le 03.07.2024

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Histoire, géographie et géopolitique

Placé sous le regard du monde entier à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, Paris est en pleine mutation. Il s’agit de créer un « Grand Paris », c’est-à-dire une agglomération cohérente qui intégrerait la proche banlieue. La superficie du nouvel ensemble serait multipliée par 8 et la population par 3,5.

Image d'une maquette d'architecte de la future gare du Grand Paris Express appelée "Pont de Bondy"

Le Paris intra-muros qui attire les touristes du monde entier est un centre très compact regroupant 2,2 millions d’habitants sur une surface réduite de 100 km2. Une enceinte de grands boulevards dessinés sur les anciennes fortifications, un périphérique autoroutier et un nouveau tramway circulaire ont accru cette image d’une ville encapsulée. Paris a toujours connu un développement « en étoile » avec des axes ferroviaires et routiers rayonnant à partir du centre de la ville.

Le « Grand Paris » va englober les trois départements de ce qui est appelé la « petite couronne » (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne), plus quelques communes plus excentrées, ce qui constitue un espace près de huit fois plus grand que le centre historique. Même ainsi augmentée, la superficie de la métropole parisienne (814 km2) sera encore légèrement inférieure à celle du Groß Berlin (880 km2) et très loin de l’Outer London (1 250 km2). Au total, la Métropole du Grand Paris (MGP) regroupera 7,2 millions d’habitants et concentrera 25 % de la richesse nationale. 

Le défi des Jeux Olympiques de Paris 2024

Pour les JO, Paris a bien sûr mobilisé tous ses sites les plus célèbres : la Seine, qui sera le lieu de la cérémonie d’ouverture, la Tour Eiffel et le Champs de Mars, la place de la Concorde et les Champs Elysées, le Grand Palais…

Mais le centre de gravité est remonté vers la ville de Saint-Denis, au nord de Paris, dans le département le plus populaire de la région parisienne. Juste en face du grand « Stade de France », ouvert en 1998, s’élève désormais le nouveau Centre Aquatique ultra-moderne, qui est le seul équipement sportif construit de façon pérenne à l’occasion des JO de Paris 2024.

A moins de 2 km, a été installé le village olympique destiné à accueillir les athlètes et qui constitue un nouveau pôle de développement urbain à proximité, mais en dehors, du Paris intra-muros.

La colonne vertébrale des transports

Une première révolution dans l’organisation des banlieues de Paris avait été dans les années 1960 la création de « villes nouvelles » comme Évry ou Marne-la-Vallée, où est installé Disneyland Paris. Mais elles sont mal reliées entre elles ou connectées au centre de Paris par des moyens de communication saturés.

La pièce maîtresse du projet est la création d’un nouveau réseau de transports publics, constitué de quatre lignes qui dessineront une rocade autour de Paris. Il devrait s’ouvrir à partir de fin 2025 et être totalement finalisé avant 2030.

Ce « Grand Paris Express » sera un métro automatique, avec 68 gares nouvelles et un réseau de 200 km tantôt en surface, tantôt en sous-sol. Il devrait soulager les lignes existantes du Réseau Express Régional (RER) qui convergent vers le centre de Paris et donc établir de meilleures liaisons de « banlieue à banlieue » (un mot d’ailleurs appelé à s’effacer dans une vision moins centralisée). Il devra désengorger les autoroutes et réduire le nombre de voitures entrant dans Paris « intra-muros ». Les nouvelles lignes assureront des liaisons plus rapides avec les aéroports et le quartier d’affaires de La Défense.

Une recherche d’efficacité énergétique

Le « Grand Paris Express » devrait avoir un effet direct sur la consommation d’énergie en ramenant vers les transports en commun une partie des habitants contraints aujourd’hui à des déplacements automobiles.

Le projet prévoit également d’accélérer l’isolation des bâtiments et de favoriser l’optimisation des réseaux de chaleur. L’Île-de-France compte plus de 100 réseaux de , dont le plus important est à Paris. L’objectif est d’augmenter le nombre de raccordements et d’accroître la part des dans le mix des réseaux. Les secteurs pavillonnaires tendront de leur côté vers une autonomie énergétique avec l’énergie solaire, la géothermie fermée (avec sondes à faible profondeur) et l’utilisation de la biomasse.
 

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