Les enjeux de la transition automobile

Actualisé le 01.09.2020
Lycée
Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable

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Le transport routier est en expansion dans le monde et le nombre de véhicules devrait doubler dans les 30 prochaines années. Constructeurs automobiles et sociétés pétrolières ont engagé depuis des années une mutation qui rendra ce secteur moins dépendant des produits pétroliers.

Les enjeux de la mobilité tiennent en quelques chiffres : 1,2 milliard de véhicules, particuliers et utilitaires, circulent dans le monde ; ce nombre devrait doubler dans les 30 prochaines années ; dans les pays émergents, le parc devrait même quadrupler d’ici 2030 ; 97 % du transport mondial est assuré par des véhicules utilisant des carburants issus du pétrole ( , essence et GPL ) ; 50 % de la production mondiale de pétrole est consacrée aux transports, alors qu’en 1973, un tiers seulement l’était.

Une transition écologique nécessaire

Une telle croissance est due d’abord à l’aspiration légitime de nombreuses populations à l’automobile : on dénombre 800 véhicules pour 1 000 habitants aux Etats-Unis et 600 véhicules pour 1 000 habitants en France, contre 110 en Chine, qui est devenu en 2011 le plus gros producteur mondial d’automobiles, et 32 en Inde. Mais ces deux derniers pays sont en très forte et très régulière progression. En outre, le développement du commerce international, notamment en Europe, a poussé à la hausse le transport routier de marchandises. Les véhicules à essence et gazole resteront longtemps dominants : ils sont peu coûteux, résistants et les infrastructures de distribution de carburants bien développées.

Cette situation rend nécessaire une action répondant à deux objectifs :
  • Gagner en autonomie par rapport au pétrole, dont les réserves naturelles, même si elles sont encore importantes, sont limitées et dont le prix devrait croître à long terme ;
  • Limiter les émissions en CO2 dont les effets sur le sont reconnus. En Europe, région pourtant en pointe dans la lutte contre le , les transports représentent un tiers des émissions totales de CO2.

La Chine s’est fixée des objectifs ambitieux : 25 % de voitures électriques dans les ventes annuelles dès 2025. En Europe, un tiers des véhicules neufs devraient être électriques d’ici 2030.

Le véhicule électrique ou thermique moins gourmand pour répondre à trois impératifs : performances, sécurité et prix

Le succès de cette transition suppose avant tout la conception de véhicules consommant moins d’énergies fossiles. Il s’agit à la fois d’améliorer les moteurs et carburants actuels et de développer des technologies alternatives, notamment l’électrification des motorisations, pour gagner de 30 à 40 % de consommation.

Ces améliorations doivent être réalisées avec trois impératifs : conserver de bonnes performances des moteurs et un confort élevé des véhicules, ne pas dégrader le niveau de sécurité, et ne pas entrer dans des gammes de prix qui découragent l’achat.

La consommation des véhicules thermiques (c'est-à-dire qui fonctionnent avec des carburants classiques) a déjà été abaissée de façon spectaculaire, avec des petits modèles de série consommant à peine plus de 4 litres aux 100 kilomètres. L’hybridation, associant moteur thermique et moteur électrique, est une carte maîtresse pour aller plus loin, c’est-à-dire vers 2 litres aux 100 kilomètres. Quant aux moteurs 100 % électriques, ils équipent déjà des petits modèles bien adaptés à la circulation urbaine et péri-urbaine. Dans le même temps, la diversification des carburants s’est accélérée, avec l’adjonction de biocarburants et l’utilisation de carburants gaz.

La transition automobile porte bien son nom : il s’agit d’une évolution lente

Quelles que soient les motorisations et les innovations technologiques, les évolutions dans le domaine automobile sont d’une façon générale lentes, et cela pour une série de facteurs :
  • Tout parc automobile présente une forte inertie : un véhicule est utilisé pendant une dizaine d’années en Europe, 15 ans au moins en Afrique, et le renouvellement par apport de véhicules neufs n’est donc que de quelques pour cent chaque année.
  • L’industrie automobile est une industrie de masse, très capitalistique et soumise à une forte compétition mondiale. L’amortissement des chaînes de production est donc essentiel et, pour un constructeur, changer de gammes est un processus coûteux. Il faut plusieurs années pour qu’un prototype nouveau soit produit à une échelle industrielle.
  • L'utilisation des automobiles implique une série d’infrastructures lourdes, notamment des réseaux de distribution de carburants. Introduire l’électricité suppose par exemple des stations de recharge d’un type nouveau sur tout le territoire, sans compter une capacité de production électrique et une organisation des réseaux de distribution qui correspondent aux nouveaux besoins.
  • Enfin, la voiture est aussi un usage. La répartition des habitats, les choix collectifs de transports en commun influent sur les besoins du consommateur. Lui-même ne recherche pas seulement dans l’automobile un moyen économique et « propre » de se déplacer mais aussi un objet de plaisir et d’affirmation sociale. Il apparaît cependant de plus en plus sensible à des formules nouvelles de partage et de location de véhicules.

 

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