
1. Une très longue histoire
Entamée dès la fin du XVIIe siècle en Europe, l'exploitation du charbon est à la base de la Révolution industrielle du XIXe siècle. Elle marque profondément l'histoire sociale des pays et les "coups de grisou" rythment tragiquement la vie des mineurs et de leurs familles. La mine de Jabin (image), dans le bassin de la Loire, en France, connaît deux catastrophes successives : en 1871 (70 morts) et en 1876 (186 morts).

2. La première source pour l'électricité
Le charbon est, avec une part de près de 30 %, la deuxième source d’énergie primaire dans le monde, derrière le pétrole, et la première source pour la génération d’électricité (40 %). Si certains pays, comme la France et la Grande-Bretagne, ont fermé leurs dernières mines, d'autres continuent de le produire et de l'utiliser, tels la Chine, les États-Unis, l'Inde, l'Australie, la Pologne ou l'Allemagne. Sur la photo, une centrale à Carling, en Lorraine.

3. L'exploitation à ciel ouvert
Les mines à ciel ouvert sont organisées en terrasses, un peu comme un stade avec ses gradins. Après avoir enlevé la couche de terrain située au-dessus de la première , on commence à en extraire le charbon. Quand elle est épuisée, on creuse jusqu'à la couche suivante. Sur la photo, la mine de Morwell, dans l'Etat de Victoria, en Australie, en est à son quatrième niveau d'excavation.

4. Une machinerie impressionnante
Le minerai est récolté avec des excavatrices géantes. Certaines dépassent 200 mètres de long et ont la hauteur d'un building de plus de trente étages. Leurs godets peuvent contenir jusqu'à 300 tonnes de roches.

5. La méthode des "chambres et piliers"
L'exploitation du charbon est très souvent souterraine. Des verticaux sont creusés pour atteindre les gisements. Dans chaque veine de charbon, on laisse de larges piliers régulièrement espacés afin de soutenir le plafond. Les puits sont reliés à un réseau de vastes galeries (10 à 20 mètres carrés de section) qui peuvent s’étendre sur plusieurs dizaines de kilomètres.

6. La méthode de "longue taille"
Selon une autre technique, la haveuse , une sorte de rabot géant, perce la veine de charbon en avançant progressivement et récupère le minerai au fur et à mesure, laissant le plafond s'effondrer après son passage. C'est le foudroyage. Mais la technique peut fragiliser le sous-sol et produire des perturbations en surface.

7. La Chine, premier producteur et consommateur
La Chine consomme autant de charbon que tous les autres pays du monde réunis. Pour répondre aux besoins de son développement, sa consommation est passée de quelque 600 millions de tonnes en 1980 à près de 4 milliards de tonnes en 2014. Ses réserves avérées sont de près de 200 milliards de tonnes mais les autorités cherchent à réduire la consommation. Sur la photo, le vaste site minier de Pingshuo, dans la province du Shanxi.

8. Le recul du charbon américain
Les États-Unis sont le deuxième producteur de charbon dans le monde, devant l'Inde et l'Australie. Mais alors que le charbon américain représentait en 2007 près de 50 % de l'énergie consommée pour produire l'électricité, sa part est tombée en 2012 à 37 %. La raison en est l’émergence de la production de qui a fait bondir la part du gaz naturel dans l’électricité américaine de 20 % à 30 %. Sur la photo, une mine du Wyoming.

9. Le lignite allemand
Même si sa production a baissé de plus de la moitié depuis 1970, l'Allemagne reste le premier producteur mondial de , devant la Chine. Ce matériau à mi-chemin entre la tourbe et la , produit le quart de l'électricité allemande. Sur la photo, la mine de lignite à ciel ouvert de Tagebau Garzweiler, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie est devenue aujourd’hui la cible symbolique des milieux écologistes allemands.

10. Un intense commerce mondial
Assurés par trains ou bateaux, les flux d'exportation les plus importants vont d'Australie et de Russie vers la Chine. L'Afrique du sud est un gros fournisseur de l'Europe, qui reçoit aussi davantage de charbon américain depuis qu'il est moins utilisé localement. L'Indonésie et la Colombie sont également de grands exportateurs.

11. Un enjeu quelquefois stratégique
En Europe, des régions entières restent très largement dépendantes de l'exploitation du charbon et des industries qui en dépendent. Le bassin du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, est un élément essentiel dans le conflit opposant les rebelles pro-russes au pouvoir de Kiev. Sur la photo, le puits de Kalinia, dans la région de Donetsk. Le charbon qui affleure le sol, donne encore lieu à des exploitations artisanales, avec des conditions de sécurité précaires.

12. De forts impacts environnementaux
L'exploitation du charbon à ciel ouvert est moins coûteuse, donc plus rentable en termes de productivité. Les conditions de travail y sont également beaucoup moins risquées. Mais elle se révèle moins satisfaisante d'un point de vue écologique : les sites sont défigurés et l'atmosphère locale souvent polluée par les poussières. Sur la photo, la mine de Hunter Valley, dans l'Etat de New South Wales, en Australie.

13. Le charbon, source de pollution
L'utilisation du charbon dans l'industrie, notamment là où les usines sont vétustes, provoque une pollution de l'air. A Pékin (photo), les habitants sont parfois obligés de porter des masques. Plus encore que la préoccupation du , la nécessité d'améliorer la qualité de l'air pousse les autorités chinoises, à trouver des sources d'énergie alternatives.

14. La mine de charbon tue encore
En Chine, plus de mille mineurs ont trouvé la mort en 2013, selon des statistiques officielles. En Turquie, le 13 mai 2014, une explosion suivie d'un incendie, a provoqué la mort de 301 ouvriers dans la mine de Soma (photo). L'accident a provoqué une grande émotion parmi la population et des mouvements sociaux pour la mise en place d'une meilleure sécurité.

15. Vers le charbon "propre" ?
Réduire les rejets polluants et capter le CO2 à la source sont les deux axes pour un charbon plus "propre". En 2014, les Canadiens ont lancé la première grande unité industrielle de captage et de stockage de C02 à Estevan, au Saskatchewan : l'usine de SaskPower (photo) récupère le et l'achemine 200 km plus loin pour le réinjecter dans des puits pétroliers.
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