Seattle lutte contre les « îlots de chaleur »

Publié le 05.03.2024
Lycée
Histoire, géographie et géopolitique

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Seattle, surnommée depuis toujours la « ville émeraude » en raison des forêts qui l’entourent, souffre aujourd’hui de la estivale. La ville y fait face par une politique de végétalisation, de maîtrise des eaux de pluie et d’innovations architecturales. 

Seattle sphere

Seattle est une ville qui se trouve aux États-Unis, près de l’océan Pacifique. On l’appelle la « ville émeraude » parce qu’elle est entourée de forêts vertes. Mais ces dernières années, il fait de plus en plus chaud à Seattle, surtout en été. Pour lutter contre la chaleur, la ville a décidé de végétaliser, de récupérer l’eau de la pluie pour l’utiliser, et de construire des bâtiments originaux et écologiques. 

De même que sa voisine canadienne Vancouver, Seattle, la grande ville du Nord-Ouest des Etats-Unis, face à l’Océan Pacifique, a été touchée en juillet 2021 par une terrible canicule : 43 °C, dans une région réputée pour sa fraîcheur et ses paysages verdoyants.  

En dehors même des records de chaleur, la moitié de la population de la métropole américaine vit en été dans des « îlots de chaleur », c’est-à-dire des zones où les températures de l’air et des surfaces (chaussées, façades des immeubles, murs intérieurs) sont beaucoup plus élevées que dans la périphérie, particulièrement la nuit. A Seattle, la température de ces « îlots » est souvent de 8 °C supérieure à celle des zones hors de la ville. Les quartiers socialement déshérités sont les plus touchés. 

Davantage d’arbres et de verdure  

Face à cette situation, la municipalité a lancé en juillet 2023 un grand programme d’augmentation de la canopée, c’est-à-dire de la surface des feuillages directement exposés au rayonnement solaire. Ils permettent de rafraîchir l’atmosphère et augmentent la captation du CO2. Quand un arbre est retiré par le propriétaire d’une maison, celui-ci doit soit en replanter un sur le même terrain, soit payer une taxe à un fonds municipal qui se charge de reboiser la ville.  

Le plan encourage aussi l’installation d’espaces verts, de verdures sur les toits et les façades. Il a même eu une initiative originale : planter une forêt de près de 3 hectares, près du centre-ville, composée d’arbres fruitiers en libre-service.  

Maîtrise du ruissellement des eaux 

La municipalité étudie aussi des revêtements d’immeubles innovants, constitués d’un béton léger qui renvoie davantage les rayons du soleil. Perméable, il permet aussi à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol plutôt que ruisseler. 

Le contrôle du ruissellement des eaux est en effet une préoccupation. La ville est très arrosée et les canicules s’accompagnent de forts orages. Des tests ont été effectués pour canaliser les flux : nivellement de sols, réduction des surfaces imperméables, plantations d’arbustes, rigoles pour récupérer l’eau de pluie et la filtrer avant de la retourner dans le sol. 

Amazon et Microsoft rivalisent de symboles 

Le symbolisme de la rencontre entre la ville et la végétation a été mis en avant de façon spectaculaire par deux géants de l’économie mondiale. 

Le saviez-vous ? Amazon a plus de 40 000 plantes et arbres venus des cinq continents dans son jardin botanique.

Amazon, qui a son siège en plein centre de Seattle, a installé trois immenses sphères en verre qui abritent sur quatre étages un jardin botanique de type forêt amazonienne. Plus de 40 000 plantes et arbres venus des cinq continents y sont plantés, au milieu de bassins, de cascades, d’aquariums et de murs végétalisés. 

Microsoft, dont le siège est à Redmond, à 25 km au nord-est de Seattle, vient de mettre en place sur son campus trois grandes cabanes de "treehouse meeting". A 3 mètres du sol, dans les arbres, elles servent de salles de réunions et d’espace de repos. 

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