Les performances environnementales des plastiques

Actualisé le 14.01.2019
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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Pendant les dix dernières années, l’humanité a produit plus de matières plastiques que pendant tout le XXe siècle. Cette évaluation avancée en juin 2018 par l’Organisation des Nations unies prouve l’urgente nécessité de réduire la pollution de la planète par les déchets non traités et recyclés. Cible principale, de l’ONU comme de l’Union européenne : les objets à usage unique. Car les matières plastiques ont par ailleurs des avantages et des applications irremplaçables dans les secteurs de l’habitat, du transport, de la santé.

Réutilisation pratique des plastiques à Kampala en Ouganda

A l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement de l’ONU, consacrée en 2018 à la pollution par les plastiques, une série de chiffres significatifs ont été publiés :

79 % : c’est la proportion des matières plastiques mises en décharge ou abandonnées dans la nature. Seulement 9 % sont recyclées et 12 % incinérées. Cela représente depuis 1950 quelque 6,3 milliards de tonnes de déchets plastiques. À ce rythme, 12 milliards de tonnes s’entasseront sur la planète d’ici 2050.

50 % du plastique utilisé dans la vie quotidienne est jetable ou à

150 millions de tonnes : c'est la masse estimée des déchets plastiques dans les océans. Chaque année, s’y ajoutent jusqu’à 13 millions de tonnes. On estime qu’en 2050, tous les oiseaux marins auront ingéré du plastique.

1 million par minute : c’est le nombre de bouteilles plastiques vendues par minute, soit 480 milliards pour l'année 2016. Près de la moitié des matières plastiques sont produites en Asie, contre 18,5 % en Europe et 18,5 % en Amérique du Nord.

Des mesures contre les objets jetables

L’ONU, comme l’Union européenne, a pointé du doigt les objets jetables, qui constituent la moitié des produits plastiques. Le monde produit par an environ 500 milliards de sacs en plastique légers et une gamme croissante de produits quotidiens non réutilisables parfois insolites comme les touillettes pour boissons.

La Commission européenne a demandé en mai 2018 aux États membres de prendre des mesures pour interdire ou réduire un certain nombre de ces produits. La France, après l’interdiction des sacs plastiques non recyclables, a prévu la fin des couverts en plastique et des cotons-tiges en 2020. La France a du retard à rattraper puisque qu’elle ne valorise que 26 % du plastique alors qu’une dizaine de pays européens, dont l’Allemagne, parviennent à des taux de 90 % de matières recyclées ou incinérées.

D’autres pays dans le monde ont pris des mesures allant dans ce sens (Indonésie, Kenya, Jordanie, Madagascar, Chili, etc).

Des avantages à ne pas négliger

La légèreté des plastiques a cependant des effets induits positifs dans de nombreux secteurs. Dans l’automobile, elle permet d’alléger le poids moyen des véhicules de 200 kilogrammes, et donc d’économiser du . Le même avantage existe dans la construction des avions.

Les emballages en plastique sont plus légers que ceux en verre, ce qui diminue le coût de transport, mais aussi la masse de déchets. En outre, les bouteilles en polyéthylène téréphtalate (PET) peuvent être recyclées, tout comme celles en verre. Une étude a montré que si l'on compare l'ACV1 de différents emballages, l'empreinte environnementale du PET est inférieure à celle du verre et de l'aluminium.

Trois grands secteurs du au moins ont besoin de matières plastiques : l’isolation des maisons, la construction d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. Sans oublier que si les matières plastiques ne s’étaient pas développées de façon ininterrompue depuis 50 ans, des matériaux comme le verre ou des ressources comme le bois ou les minerais seraient aujourd’hui très amoindries, voire épuisées.

9 % :
la proportion - bien trop faible - des matières plastiques recyclé

Le recyclage et l’incinération

Deux méthodes principales permettent d’éviter la pire des solutions, celle qui consiste à jeter l’objet usagé dans des décharges ou dans la nature :

 

  • Le recyclage : nettoyés, séchés, broyés, les produits plastiques repartent en granulés ou en poudre vers les usines de fabrication où ils sont mixés avec du plastique neuf 
  • La valorisation énergétique : l’opération se fait généralement dans les incinérateurs municipaux. Un solide dérivé des déchets peut aussi alimenter des cimenteries, des papeteries ou des centrales de d’électricité et de

Les bioplastiques, un secteur en développement

Historiquement, les premiers plastiques provenaient de la cellulose, de la caséine du lait, ou du latex d'hévéa, et non du pétrole. Aujourd'hui, les polymères végétaux entrent dans la composition de sacs et d'emballages : ce sont les nouveaux bioplastiques3, qui utilisent par exemple l'amidon du maïs ou de la pomme de terre. La proportion des bioplastiques devrait être multipliée par un facteur de 5 à 7 d’ici 2020.

Sources :
  1. L’ACV (analyse du cycle de vie) prend en compte toute la vie de l'objet : fabrication, transport, élimination comme déchet…
  2. Voir European Bioplastics (en anglais) - https://www.european-bioplastics.org/bioplastics/

 

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