Le rapport du GIEC sur l’océan et la cryosphère

Publié le 14.02.2020
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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Quelques chiffres : 104 scientifiques du GIEC originaires de 36 pays ont analysé 6 981 publications et études, qui ont fait l’objet de 30 000 commentaires d’experts extérieurs. Résultat : un rapport de 800 pages, résumé dans des document plus courts pour les décideurs et les journalistes1 .

Image de la banquise qui fond

Océans et cryosphère

Les océans recouvrent 70 % de la surface du globe, la entre 7 et 17 %, selon les saisons. La cryosphère – du grec kryos, froid - désigne les zones gelées de la planète : glaciers terrestres, calottes glaciaires (Arctique et Antarctique), icebergs et banquises, pergélisol (sol gelé en permanence), lacs et rivières gelés, neige et glace saisonnière sur les continents. Un volume considérable (plus d’un 1,5 milliard de kilomètres cubes d’eau) !

Les effets du réchauffement climatique

L’élévation de la température moyenne de la planète a des effets à la fois sur l’océan et sur la cryosphère. L’océan se réchauffe, devient plus acide et devient un écosystème moins favorable à la . La fonte des glaciers et des calottes glaciaires entraîne une élévation du niveau de la mer. En outre, les phénomènes côtiers extrêmes sont de plus en plus intenses et étendus. En réduisant de toute urgence les émissions de gaz à , il est possible de limiter l’ampleur des changements.

La fonte des glaciers

Si les émissions restent à un niveau élevé, les petits glaciers d’Europe, d’Afrique de l’Est, des Andes, de l’Indonésie devraient perdre 80 % de leur masse actuelle d’ici 2100. Ce phénomène aura des répercussions en aval, sur la disponibilité en eau, l’agriculture, l’hydroélectricité, le tourisme.

 

Le saviez-vous ?
La hausse du niveau des océans serait entre 30 et 60 cm d’ici 2100 (15 cm au XXe siècle).

L’élévation du niveau des océans

Le niveau moyen de l’océan augmente en raison de l’expansion des eaux marines qui se réchauffent et de la fonte des glaciers terrestres et des calottes glaciaires des pôles. Ce niveau a augmenté d'environ 15 cm au cours du XXe siècle mais la hausse est actuellement plus de deux fois plus rapide : 3,6 mm par an. Si le réchauffement est limité bien en dessous de 2 °C, la hausse pourrait atteindre 30 à 60 cm environ d'ici 2100. Si le réchauffement est au-dessus de 2°C, elle serait de 60 à 110 cm.

Menaces sur les îles et deltas

Cette hausse moyenne contribuera à accroitre la fréquence des valeurs extrêmes du niveau des eaux sur les côtes, par exemple à marée haute ou pendant les grandes tempêtes. Cette situation présentera des risques pour les populations des petites îles (où vivent 65 millions de personnes) et des zones de delta très peuplées (680 millions), notamment en Asie. Certains États insulaires deviendront inhabitables, mais le GIEC n’avance pas de chiffres précis.

Les océans captent la chaleur et le CO2

Les océans ont deux caractéristiques très bénéfiques :

  • ils stockent de grandes quantités de . Le rapport estime qu’ils ont absorbé plus de 90 % de la chaleur supplémentaire générée par le .
  • ils sont des «   », comme le sont les végétaux et les sols. Les océans ont absorbé 20 à 30 % des émissions anthropiques de depuis les années 1980. Sans ces « puits » de carbone, le réchauffement de la planète par rapport à l’ère industrielle serait bien supérieur au 1 °C enregistré jusqu’à présent.

L’acidification de l’océan

Ces deux caractéristiques ont des inconvénients : la chaleur absorbée contribue à faire monter le niveau des mers et réduit l’approvisionnement en oxygène, tandis que la captation du CO2 provoque l'acidification des eaux. L’acidification a des effets très négatifs sur la faune et la flore marines, notamment les coraux, le plancton et les mollusques. En remontant la chaîne alimentaire, elle affecte la répartition des populations de poissons. En parallèle, à cause du réchauffement des eaux, certaines espèces auront tendance à remonter vers les eaux plus froides du Nord, amoindrissant le potentiel des pêches de pays en développement. Des politiques de gestion des pêches et d’établissement de zones protégées pourront minimiser les risques, selon le rapport.

 

Le chiffre 80 % :
la perte de masse des glaciers terrestres du monde si les émissions de CO2 restent élevées.

La fonte du pergélisol

Gelé depuis de nombreux siècles, le pergélisol se réchauffe et dégèle. Avec un réchauffement inférieur à 2 °C, environ 25 % du pergélisol de surface (3–4 mètres de profondeur) dégèlera d'ici 2100. Si les émissions de continuent d'augmenter fortement, environ 70 % du pergélisol de surface disparaitrait. Le pergélisol de l’hémisphère nord renferme de grandes quantités de carbone organique, presque deux fois le carbone atmosphérique. Son dégel entraînera une forte hausse des émissions de GES et en particulier de méthane, dans l'atmosphère. Une meilleure couverture végétale sur les terrains libérés par la fonte du pergélisol ne compenserait pas cette fuite due à la fonte.

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