Les conséquences du changement climatique

Actualisé le 19.10.2021
Collège
Sciences de la vie et de la terre

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Le fait peser des risques majeurs sur l’environnement et la société. Les régions les plus pauvres, et les moins émettrices de CO2, seront les plus touchées. L’adaptation à ce nouvel environnement doit être préparée dès maintenant. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), dans le deuxième volume de son cinquième rapport, a recensé les risques et les premières mesures pour y répondre.

 

Inondations en Angleterre en décembre 2015

Deux enseignements généraux ressortent du rapport du GIEC.

  • Les conséquences ne seront pas uniformes. Elles varieront au fil du temps, selon les régions, et dépendront de multiples facteurs. La communauté internationale s’est fixée comme objectif de ne pas dépasser une hausse de la température moyenne du globe de 2 °C d’ici la fin du siècle (par rapport à la période préindustrielle), mais il n’y a pas d’approche universelle capable de réduire les risques dans l’ensemble des cas de figure.
  •  Les pays tropicaux et subtropicaux, qui souffrent déjà de problèmes d’alimentation en eau, de sous-productivité de l’agriculture, de concentrations urbaines mal maîtrisées, seront plus affectés que les pays industrialisés. En outre, dans tous les pays du monde, les risques seront généralement plus grands pour les catégories défavorisées, marginalisées sur le plan social, économique et culturel. C’est donc une double inégalité entre les habitants de la planète qui risque d’apparaître.

Le travail du GIEC a permis d’identifier différentes catégories de risques, dont les liens avec le changement climatique sont plus ou moins directs et font encore l’objet de nombreuses études.

82 cm :
la hausse possible du niveau de la mer d’ici la fin du siècle.

L’élévation du niveau des mers. Elle est clairement due au réchauffement. Depuis la fin du XIXe siècle, la mer s’est mise à monter, d’abord doucement (20 cm au cours du XXe siècle) puis de plus en plus vite :

le niveau a déjà cru de 3 cm de 1993 à 2003 et la hausse moyenne pourrait aller jusqu’à 82 cm d’ici la fin du siècle. Cette élévation est liée pour un tiers à la dilatation de l’eau de mer suite au réchauffement et pour deux tiers à la fonte des glaces terrestres, à savoir les glaciers et les calottes de l’Arctique et de l’Antarctique (mais pas la banquise). Ce phénomène, ajouté aux tempêtes et aux inondations côtières, menace les populations arctiques, celles – souvent très concentrées – des zones d’estuaires, et celles de petites îles.

Les écosystèmes marins et côtiers. Le réchauffement a des effets sur tous les écosystèmes, et particulièrement sur les écosystèmes marins et côtiers, où s’ajoute un autre facteur, celui de l’acidification des océans due à la plus forte absorption du CO2. L’acidification est dangereuse pour les récifs coralliens, la calcification de nombreux organismes et donc toute la chaîne alimentaire. La migration des espèces vers les plus hautes latitudes risque d’avoir un effet secondaire évident : le potentiel de prise des pêcheurs devrait diminuer dans les zones abandonnées par ces espèces.

Le carbone stocké dans la biosphère terrestre risque de s’échapper dans l’atmosphère en cas de réchauffement excessif.

Les phénomènes extrêmes. Leur lien avec le est plus indirect, et ils peuvent avoir des causes multiples. Mais une tendance statistique se dessine montrant leur amplification dans certaines régions. A titre d’exemple, le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) a relevé que l’occurrence des feux de forêts, des températures extrêmes, des sécheresses, des glissements de terrains, des tempêtes et des inondations a globalement été multipliée par un facteur de 3,6 entre 1970 et 2007 dans la région Amérique latine et Caraïbes. En Europe, les vagues de ont provoqué près de 78 000 décès en dix ans (1998-2009), loin devant les tremblements de terre (19 000) ou les accidents industriels (169).

La forêt et les puits naturels de carbone. Les sécheresses sont susceptibles de détériorer les forêts tandis que le pergélisol (sol gelé en permanence) fond dans les hautes latitudes. Le carbone stocké dans la terrestre (tourbières, pergélisol et forêt) risque alors de s’échapper dans l’atmosphère.

Les ressources en eau. Si elles devraient croître sous les latitudes élevées, les ressources renouvelables en eaux de surface et en eaux souterraines seront appauvries dans la plupart des régions subtropicales arides et la qualité de l’eau devrait être réduite. Les technologies peuvent apporter des solutions : touchée par une sécheresse historique, la Californie a lancé un vaste programme de désalinisation de l’eau de l’océan Pacifique.

L’alimentation. Le changement climatique a déjà eu des effets négatifs sur le rendement des cultures de blé et de maïs. Ils sont moins nets sur le riz et le soja. La qualité elle-même peut être atteinte, avec une baisse de 10 % à 14 % du contenu en protéines des céréales et une probabilité accrue d’éruptions de parasites. En outre, les études mondiales ont déjà noté plusieurs épisodes d’augmentation rapide des prix des aliments et des céréales suite à des événements climatiques extrêmes. Cet effet sur les prix se produirait dans un contexte de hausse de la demande mondiale : l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime qu’il faudra accroître de 70 % la production alimentaire pour nourrir les quelque 10 milliards d’humains que comptera la planète en 2050.  Les mesures d’adaptation (amélioration des rendements agricoles) joueront en ce domaine un rôle essentiel. 

Les grandes populations urbaines.  Nombre de risques se concentrent dans les zones urbaines : le stress thermique, les précipitations extrêmes, la pollution atmosphérique, les pénuries d’eau. Ces risques sont amplifiés pour ceux qui sont privés des infrastructures de base (électricité, eau, services de santé) ou vivent dans des habitations précaires. Les systèmes de gestion urbaine jouent donc un rôle essentiel pour contrebalancer les effets du réchauffement. D’ici à 2050, la population urbaine devrait passer de 3,4 milliards (la moitié de la population mondiale actuelle) à 6,3 milliards, avec une concentration particulière en Asie et en Afrique.  

L’énergie. Le manque d’eau affecte de façon importante le potentiel hydroélectrique. Au Brésil, les récents épisodes de sécheresse, les plus sévères depuis 50 ans, ont provoqué des situations de rupture d’approvisionnement électrique et entraîné une hausse des prix de l’énergie. Cet effet sur la production est une illustration de ce que le réchauffement climatique pourrait avoir comme effet dans les pays très dépendants de l’hydroélectricité.

La sécurité internationaleLe moyen le plus immédiat de s’adapter au changement climatique est souvent de migrer vers des zones plus tempérées et plus riches, ce qui fait craindre une hausse des « réfugiés climatiques » et des tensions inter-ethniques.

En matière de santé humaine, le changement climatique est susceptible d’exacerber les problèmes existants. En matière de , le nombre de disparitions récentes d’espèces attribuées au réchauffement reste limité. Mais on sait que les modifications naturelles de températures au cours des millions d’années précédentes ont toujours entrainé l’extinction de très nombreuses espèces. 

     

     

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