La Russie et l’énergie

Publié le 03.11.2016
Collège
Histoire, géographie et géopolitique

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Pétrole, gaz, nucléaire : sur l’échiquier géopolitique mondial, la Russie reste un acteur énergétique majeur entre l’Europe et l’Asie.

La Russie et l’énergie

1. Les pipelines, symboles de la richesse énergétique russe

Fournisseur « tous azimuts » de gaz et de pétrole, extraits des immenses gisements de l’Eurasie, la Russie a dessiné sur son territoire de grands réseaux de transport d’énergie. Ils s’étendent des neiges de Sibérie aux grandes plaines de l’Asie centrale ou de la Russie d’Europe. Sur la photo, un entrelacs de pipelines évacue le pétrole du champ de Kharyaga.

2. Cap vers l’Ouest  !

2. Cap vers l’ouest !

La plus grosse partie du  gaz russe exporté part vers l’ouest de l’Europe. La Russie ne peut donc négliger ce client majeur, tandis qu’en sens inverse l’Union européenne dépend à 40 % de la Russie pour ses approvisionnements. « Good luck », écrit en 2010 le président russe d’alors Dimitri Medvedev sur une section du NordStream, la nouvelle « autoroute » gazière qui relie directement la Russie à l’Allemagne en passant sous le mer Baltique.

3. Cap vers l’Est !

3. Cap vers l’est !

La Russie cherche à diversifier ses acheteurs. La Chine, avec les énormes besoins en énergie qu’exige sa croissance, est un marché très attractif. Tout aussi symboliquement que l’avait fait son prédécesseur sur le gazoduc occidental, Vladimir Poutine, redevenu président, écrit en septembre 2014  un message sur le futur grand gazoduc « oriental », « The Power of Siberia ».  Partant de la région du lac Baïkal, il rejoindra le nord de la Chine puis la côte Pacifique.

4. Gazprom, une arme stratégique pour l’État russe

4. Gazprom, une arme stratégique pour l’État russe

Premier exploitant et premier exportateur de gaz dans le monde, Gazprom est sous un contrôle étroit de l’État malgré une privatisation partielle à 49 %. Il est un acteur majeur dans les négociations avec l’Europe pour la construction de gazoducs - notamment un nouveau projet  (contesté) de NordStream 2 sous la Baltique et les pipelines vers le sud de l’Europe. Gazprom ambitionne aussi de pouvoir distribuer directement du gaz en Europe .

5. Énergie et géopolitique

5. Énergie et géopolitique

Les tensions politiques récurrentes entre la Russie et l’Ukraine ont eu des effets directs sur les échanges gaziers entre les deux pays, et même entre la Russie et l’Europe. Moscou cherche à réduire la part du gaz transitant par l’Ukraine. La situation de guerre dans l’est de l’Ukraine est devenue un danger. Sur la photo, un obus est tombé sur une section de pipeline en novembre 2014.

6. La Russie face à l’essor du gaz naturel liquéfié (GNL)

6. La Russie face à l’essor du gaz naturel liquéfié (GNL)

La Russie doit aussi s’adapter au développement du GNL, qui permet des livraisons par bateaux, donc plus flexibles que celles par gazoducs fixes. Le pays a engagé  la construction de grandes unités de . Ici, le chantier de construction en novembre 2015 du site de Yamal, au-delà du cercle polaire. 

7. Des conditions extrêmes

7. Des conditions extrêmes

Le nord arctique, avec ses températures à -40° C et son sol gelé, impose de recourir à des technologies lourdes. Sur le site de Yamal, il  a fallu enfoncer à 20 mètres des pilotis d’acier dans le permafrost pour trouver un sol qui puisse soutenir les bâtiments de l’usine de liquéfaction de gaz. Le projet  est conduit par Novatek, le deuxième producteur russe, avec la participation du groupe Total et de deux sociétés chinoises CNPC et Silk Road Fund.

8. Le gigantisme des chantiers

8. Le gigantisme des chantiers

Une fois liquéfié, le gaz naturel  doit être stocké dans d’immenses cuves. Ici, lors de la construction du site de Yamal, des ouvriers travaillent à l’intérieur d’un des réservoirs qui assureront cette fonction.

9. Des méthaniers dans les mers gelées

9. Des méthaniers dans les mers gelées

Le gaz liquide est transporté à bord de méthaniers spécialement conçus. Sur la péninsule de Yamal, ils accostent dans le port de Sabetta, dont les eaux sont gelées une bonne partie de l’année. Les cargaisons partent en été par la route de l’est, vers l’Asie, en hiver par la route plus ouverte de l’ouest, vers l’Europe.

10. Des brise-glaces ouvrent les routes de l’Arctique

10. Des brise-glaces ouvrent les routes de l’Arctique

La  Russie s’est dotée d‘une importante flotte de brise-glaces, gage de sa dans l’Arctique. Elle a lancé à l’été 2016 un 2ème bâtiment à propulsion nucléaire. Cette flotte est destinée à ouvrir la route maritime du nord, qui permet aux navires, notamment les pétroliers, de rejoindre l’Asie sans contourner l’Afrique. Sur la photo,  le pétrolier Valetta l’emprunte pour la première fois en février 2015.

11. De grandes réserves de charbon

11. De grandes réserves de charbon

La Russie reste un grand producteur de charbon, au 5ème rang mondial. Entre 2005 et 2015, sa production a progressé de 36 %. Elle possède les deuxièmes plus grandes réserves de charbon dans le monde (17,6 %) après les États-Unis. Certaines des mines sont situées dans le grand Nord, comme celle de Severnaya, près de Vorkuta, frappée par un accident en février 2016 (photo).

12. La Russie, grand exportateur de l’atome civil

12. La Russie, grand exportateur de l’atome civil

Alors que l’énergie nucléaire renaît dans le monde, le producteur russe Rosatom apparaît en pointe sur les marchés internationaux, devant les groupes nippo-américains, coréens, français et maintenant chinois. Fournissant toute la chaîne, du réacteur au , la Russie s’intéresse aux petits réacteurs de 1 000 MW, adaptés aux réseaux électriques plus limités en taille. Sur la photo, Rosatom s’expose au Salon du Bourget 2016 à Paris.

13. L’apparition du solaire … au Nord et au Sud

13. L’apparition du solaire … au nord et au sud

La Russie a un grand potentiel solaire. Il est encore peu exploité même si le pays a engagé plusieurs développements, en Yakoutie (Sibérie) et dans le sud du continent. En Crimée, où Moscou a rétabli sa souveraineté, l’approvisionnement en énergie dépend encore en partie de l’Ukraine. Pour sécuriser l’alimentation, un parc photovoltaïque a été installé dans les faubourgs de la capitale, Semféropol (photo). 

14. Les menaces du réchauffement climatique

14. Les menaces du réchauffement climatique

Les immenses forêts russes sont un puits naturel de carbone considérable et Moscou compte sur cette richesse forestière pour atteindre ses objectifs en matière climatique. Mais d’immenses feux provoqués de plus en plus souvent  par la sécheresse, des portes de Moscou aux confins de la Sibérie, font peser une lourde menace pas toujours bien contrôlée. Sur la photo, un feu dans la région de Ryazan, à 180 km au sud-est de Moscou.

15. La dégradation du permafrost

15. La dégradation du permafrost

Le a aussi pour effet de faire fondre la partie gelée du sol du grand Nord, le pergélisol (ou permafrost). Cette fonte présente plusieurs risques, notamment la libération de virus et celle de gaz souterrains. Sept cratères géants sont apparus dans la péninsule de Yamal, que des experts attribuent à la fonte du permafrost.

16. En train rapide à travers la Sibérie ?

16. En train rapide à travers la Sibérie ?

La Russie a entrepris de développer son réseau ferroviaire, avec son train à grande vitesse Sapsan (photo). Il relie déjà Saint-Pétersbourg à Moscou mais la grande affaire sera la liaison vers l’est : Moscou – Kazan (8 000 km) est en projet ; ensuite, ce sera l’objectif Pékin, avec le soutien de la technologie chinoise, très avancée dans les trains rapides. Pékin serait alors à deux jours de Moscou… au lieu de six.