L'énergie vue du ciel et de la terre

Actualisé le 26.05.2023
Primaire Collège
Histoire, géographie et géopolitique

Lecture 5 min

Les grandes exploitations énergétiques laissent leurs empreintes, éternelles ou temporaires, à la surface de la Terre. Les images satellitaires en sont le témoignage.

Le barrage des 3 gorges

1. Le plus grand barrage du monde

Le Yangzi Jiang, autrefois appelé Yang Tsé, est par son débit le 3ème du monde, derrière l’Amazone et le fleuve Congo. Long de 6 400 km, du plateau tibétain à son embouchure à Shanghaï, son cours a été régulé par le barrage des Trois Gorges, qui a créé une retenue de 680 km de long. On estime qu’1,8 million de personnes ont été déplacées et 130 agglomérations englouties. Le barrage apparaît ici en bas de l’image.

Barrage des Trois Gorges

2. L’équivalent de 20 réacteurs nucléaires

Long de 2 309 mètres et haut de 185 mètres, le barrage des Trois Gorges est entré en opération à partir de 2006. Trois usines hydroélectriques comportent 34 turbines au total pour une capacité de 22 500 MW qui en font la première centrale hydraulique du monde. Un système d’écluses et d’ascenseurs à bateaux ont permis de développer la navigation, autrefois périlleuse en raison d’une enfilade de gorges étroites.

Parc Ivanpah vu du ciel

3. Les reflets du solaire thermodynamique

Le parc Ivanpah, dans le désert de Mojave, en Californie du Sud, est l’un des plus grands parcs thermodynamiques du monde (392 MW). Sur les trois sites, des miroirs captent les rayons du soleil et les dirigent sur des chaudières installées en haut de tours de béton de 120 mètres de haut. Sur la photo, on voit que chacun des trois sites est aussi grand qu’un terrain de golf.

Parc Ivanpah vu du ciel

4. Au sol, une mer de miroirs

Près de 350 000 miroirs contrôlés par des ordinateurs suivent le mouvement du soleil pour obtenir le meilleur rendement possible. Les rayons solaires sont concentrés pour produire de la vapeur qui fait tourner des turbines, lesquelles produisent de l’électricité.

Kashagan vu du ciel

5. La difficile exploitation d’hydrocarbures en Mer Caspienne

Le champ pétrolier et gazier de Kashagan (au Kazakhstan), en Mer Caspienne, est l’un des plus prometteurs du monde. Mais l’exploitation est difficile : la mer peu profonde est gelée la moitié de l’année. Il a fallu construire des îles artificielles pour y placer les équipements de (ce sont les points blancs sur cette image spatiale) et les relier à un complexe central. Des trainées sédimentaires (« sediments plumes » ) proviennent de courants sous-marins.

Kashagan vu du ciel

6. Sur D Island, l’une des îles artificielles

Le pétrole et le gaz sont collectés sur les îles artificielles de Kashagan (comme celle représentée sur la photo) puis envoyés sur le complexe central. Des pipelines transportent les hydrocarbures vers le rivage, où a été bâtie une vaste unité de traitement. Celle-ci, l’usine de Bolashak, purifie le pétrole avant son exportation et extrait le sulfure d’ du gaz naturel.

Eagle Ford Shale vu du ciel

7. Dans la nuit, les puits de schiste du Texas

À droite du Rio Grande, en dessous de San Antonio et Austin, et à gauche de Houston, la zone délimitée en pointillés, appelée Eagle Ford Shale (600 km sur 80), est celle de l’exploitation des pétroles et du Texas. Au début des années 2000, c’était une zone déserte. Aujourd’hui, les cités « champignons » ont surgi de terre, avec une population passée de 4 000 à 10 000 habitants.  

Exploitation gaz de schiste Bakken Shale

8. De nombreux forages, verticaux et horizontaux

L’exploitation du gaz de schiste, par la technique de la , impose un réseau très dense de forages pour atteindre le maximum de roches. Ceux-ci sont conduits à la verticale puis à l’horizontal. Le travail s’effectue souvent en continu,  jour et nuit, comme ici à Bakken Shale, dans le Dakota du Nord.

Exploitation charbonnière Appalaches

9. Le rabotage des sommets des Appalaches

L’exploitation charbonnière prend une forme spectaculaire dans la chaîne des Appalaches, dans l’État américain de Virginie occidentale : les veines de charbon ne sont pas exploitées dans les profondeurs mais dans les niveaux supérieurs de la montagne. Les sommets sont « ouverts » à l’aide d’explosifs. Le charbon est alors extrait par gradins successifs, selon la technique des mines à ciel ouvert.

Mine de charbon du Mont Kayford

10. Le Mont Kayford, juin 1987

Cette photographie prise par la NASA montre la mine de charbon du Mont Kayford, en Virginie occidentale, dans les Appalaches. La partie blanche correspond aux sommets qui ont été déboisés et creusés avec des explosifs, laissant apparaître les couches charbonnières. 

Mont Kayford 2

11. Le Mont Kayford, mai 2002

Quinze ans plus tard, l’exploitation s’est déplacée vers l’ouest et sa superficie (la zone blanche) s’est clairement étendue. En revanche, lorsque le charbon a été extrait, la mine à ciel ouvert est abandonnée et le terrain est reboisé. La zone en gris clair correspond à ces surfaces où la forêt repousse lentement… en ayant perdu un peu d’altitude. 

Pollution en Chine vue du ciel

12. La Chine face à la pollution

L’utilisation massive du charbon en Chine crée une pollution qui est devenue un problème majeur, auquel les autorités de Pékin essaient de faire face en diversifiant leurs sources d’énergie. Sur cette image, on voit la masse grise des nuages de pollution (que la NASA a appelé “haze”) qui se distingue des nuages et brouillards beaucoup plus blancs. 

Pollution en Chine

13. Au sol, un air irrespirable

La conséquence de cette pollution massive sur la Chine est une vie souvent insupportable pour les habitants, des villes comme des campagnes. Ici, à Pékin, lors d’une des nombreuses « alertes rouges » lancées par les autorités, un homme se protège avec un masque.

Forêt amazonienne vue du ciel

14. La déforestation, un grand enjeu climatique

Puits naturel de carbone, la forêt est un patrimoine menacé. Dans la forêt amazonienne, des feux sont allumés par les agriculteurs pour s’assurer de nouvelles terres à exploiter. De longs panaches de fumées s’en échappent. Les zones bruns rouges sur la photo montrent les terres déjà cultivées qui se détachent de la couleur sombre de la forêt équatoriale.

Forêt amazonienne

15. Des terres souvent indispensables à la survie

La récupération de terres sur la forêt est souvent nécessaire pour assurer l’alimentation des populations locales. Ici des indiens Yanomamis, dans l’État Brésilien de Roraima, nettoient une parcelle qui a été récupérée par brûlage. Dans d’autres régions, c’est l’exploitation minière ou l’agriculture industrielle, comme celle de l’huile de palme en Indonésie, qui menace les espaces forestiers.