Un changement climatique accéléré, mais pas de fatalité

Actualisé le 08.09.2023
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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Le climat de la planète est en train de changer plus rapidement que prévu. Les phénomènes climatiques extrêmes devraient se multiplier. Telle est la tonalité générale du rapport du GIEC publié en août 2021. Mais il n’y a pas de fatalité : des réductions « immédiates, rapides et massives » des émissions de gaz à dues aux activités humaines permettraient de stabiliser les températures mondiales en 20 ou 30 ans, selon le rapport.

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié la première partie de son sixième rapport, destiné à éclairer les travaux des décideurs mondiaux réunis lors de la 26, à Glasgow, en novembre 2021. Depuis 1988, le GIEC analyse des milliers d’études scientifiques dans le monde entier pour en faire des synthèses et aider à l’action internationale contre le .

Rédigé par 234 scientifiques de 66 pays, sur la base de plus de 14 000 études et 78 000 observations d’experts, le rapport d’août 2021 est, comme les précédents, extrêmement détaillé et complexe. Planète Energies vous résume ce rapport en 5 points clés :

Climat : le GIEC recommande des réductions « immédiates, rapides et massives » d’émissions de CO2.

- Le réchauffement moyen s’accélère. L'accord de Paris de 2015 avait fixé un objectif : limiter le réchauffement climatique en dessous de 2 °C d’ici la fin du siècle (par rapport à la période préindustrielle). Les États s’étaient fixés eux-mêmes des objectifs de réduction d’émissions de CO2. Or les prévisions actuelles du GIEC sont pessimistes : +1,5 °C d’ici 2030 ou 2040, +3 °C en 2100 si les États en restent à leurs promesses de 2015 encore insuffisantes, + 4 °C ou plus si on continue comme aujourd’hui.

+2 °C :
la limite de réchauffement planétaire à ne pas dépasser en 2100.

- Réchauffement et canicules. Il ne faut pas confondre climat et météo. Mais dans le cas d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, les vagues de seront plus nombreuses et plus fortes, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes. Avec une hausse de 2 °C, les canicules atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé. Dans les pays tropicaux, la hausse des températures signifie prolifération de moustiques, donc un risque accru de paludisme par exemple. Les pays développés ne sont pas à l’abri : la grande canicule de 2003 avait provoqué la mort de 19 000 personnes âgées en France.

- Il ne s’agit pas seulement de températures. Le apporte soit des pluies plus intenses et des inondations dans les hautes latitudes, soit des sécheresses plus sévères dans les zones subtropicales. Par ailleurs, la dissolution du CO2 dans l’eau tend à rendre l’océan plus acide. Cela affecte les écosystèmes marins, aussi bien que les populations qui dépendent de ceux-ci.

- La montée du niveau de la mer est inéluctable. La fonte des glaces s’accélère. A la fin de l’été 2020, la superficie de la banquise arctique s’établissait à 5,7 millions de kilomètres carrés, la valeur la plus faible enregistrée depuis le début des mesures en 1978. Cela contribue à l’élévation du niveau des océans. En hausse de 20 cm en un siècle, le niveau s’élève aujourd’hui plus vite, et pourrait gagner jusqu'à 1 mètre d'ici 2100. Les tempêtes auront plus d’impacts, les zones d’estuaires ou les petites îles seront menacées. Dans l’archipel des Kiribati, au milieu du Pacifique, 32 îlots ont déjà disparu. Aux Maldives, 80 % des quelque 1 200 îles sont à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer.

- Le réchauffement est inégal. Les régions les plus menacées par de graves sécheresses sont le pourtour de la Méditerranée, l’Amérique centrale et le Sud-Ouest des États-Unis, l’Amazonie, le Chili, le sud et l’ouest de l’Afrique. En revanche, un possible ralentissement du courant marin chaud du provoquerait un moindre réchauffement de l’Europe du Nord-Ouest. Le GIEC vient de mettre en ligne un atlas interactif intéressant sur le sujet.

- Attention au méthane. Le rapport du GIEC tire la sonnette d’alarme à propos du méthane (CH4), qui reste moins longtemps dans l’atmosphère que le COmais a un impact plus fort sur le réchauffement. Il provient de l’exploitation du gaz naturel, des mines, du traitement des déchets et de l’élevage du bétail. Sa concentration dans l'atmosphère est au plus haut depuis 800 000 ans.

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