La neutralité carbone

Actualisé le 12.01.2024
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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Un nombre croissant de pays, d’entreprises, d’institutions et d’associations s’engagent à aller vers la neutralité carbone d’ici 2050. C’est le seul moyen de contenir le réchauffement de la planète. De quoi s’agit-il exactement ?

Forêt avec une rivière en forme de feuille et une inscription CO2

Pourquoi la « neutralité carbone » ?

L’accumulation dans l’atmosphère terrestre de (CO2), de méthane (CH4), et d’autres gaz engendre un  et donc une augmentation de la température moyenne de notre planète.

Cette accumulation s’est accélérée depuis le début de la révolution industrielle, avec l’utilisation massive d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), le développement de l’agriculture et de l’élevage, l’essor des transports et l’amélioration de l’habitat. Si ces activités humaines ont considérablement amélioré la condition des habitants de la planète, elles ont aussi contribué à accroître la température à la surface du globe de 1,1 °C par rapport à celles enregistrées au XIXe siècle.

Aujourd’hui, les émissions continuent d’augmenter, la concentration des gaz progresse, l’effet de serre s’aggrave. Limiter l’augmentation à +1,5 °C d’ici la fin du siècle est essentielle si l’on veut éviter des effets catastrophiques sur la planète (montée des eaux, canicules, pénuries d’eau et phénomènes climatiques extrêmes qui pousseraient les populations à des migrations massives).

Pour cela, il faut stopper l’accumulation des dans l’atmosphère et faire en sorte que les émissions qui dépendent des activités humaines soient compensées par des retraits de l’atmosphère assurés par l’homme. C’est-à-dire un bilan neutre, désigné sous le nom de neutralité carbone.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Au cours des années, les experts du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ont été conduits à préciser ce concept. Depuis 2018, le GIEC parle de (en anglais « net zero emission »). C’est une situation dans laquelle les émissions résiduelles de GES d’origine humaine sont contrebalancées par des éliminations anthropiques, c’est-à-dire l’extraction de GES atmosphériques par des activités humaines délibérées, au cours d’une période donnée.

Analysons cette définition :

  • Les éliminations anthropiques concernent à la fois les actions pour renforcer les puits naturels de carbone – par exemple la reforestation ou l’arrêt de l’artificialisation des sols - et les divers procédés qui permettent de capter et stocker le CO2
  • Il doit s’agir d’activités délibérées, visant des objectifs précis, et pas seulement d’une compensation vague où l’on finance la plantation de quelques arbres quelque part dans le monde pour justifier ses propres émissions.
  • Ces éliminations contrebalancent des émissions qui doivent être résiduelles, c’est-à-dire à un niveau aussi proche que possible de zéro. En d’autres termes, il ne faut pas continuer à émettre en se disant qu’on arrivera bien un jour à éliminer ! L’abandon progressif des énergies fossiles, l’électrification des véhicules, de nouveaux processus industriels doivent permettre de réduire drastiquement les émissions, afin qu’il ne reste que ce qui est inévitable. Ce mouvement pour tendre vers zéro doit être engagé tout de suite.

Nous ne sommes pas encore sur la bonne voie

Les efforts vers la neutralité carbone ont été engagés depuis l’accord universel de Paris en 2015. Les pays se sont notamment engagés à des contributions nationales révisables tous les cinq ans. Les grandes entreprises, les régions, les grandes villes et les citoyens eux-mêmes sont appelés à rejoindre le mouvement.

Mais le monde n’est pas encore sur la bonne voie puisque les émissions continuent d’augmenter. Or, pour tomber à zéro d’ici 2050, les émissions anthropiques nettes de CO2 doivent baisser de 45 % d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 2010.

Depuis le rapport spécial du GIEC de 2018, de nombreuses institutions ont tracé des « voies » vers le zéro émission nette :

 

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