Le calcul des empreintes carbone individuelles et collectives

Publié le 03.05.2017
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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La quantification des émissions de gaz à est devenue un exercice classique, aussi bien pour les citoyens que pour les entreprises ou les collectivités de toutes natures. Elle est de plus en plus complexe et fait l’objet de normes internationales et nationales, tandis que l’établissement des bilans nécessite la formation d’experts de plus en plus compétents.

Que ce soit pour les individus, les entreprises, les collectivités territoriales ou les services publics, le calcul de l’ n’a de sens que si elle débouche sur des actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). 

Dans le domaine individuel, cette démarche a notamment conduit en France à privilégier les campagnes d’informations pour des comportements « durables » plutôt que les simples outils de calcul aboutissant à un chiffre personnalisé en tonnes de CO2. Le calculateur le plus convivial et le plus sûr reste – même s’il n’est pas réactualisé – celui mis au point en 2010 par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie) et la Fondation Nicolas Hulot1, qui rassemble tous les éléments de la vie quotidienne (transports, habitat, alimentation, équipement, loisirs). La préférence a depuis été donné à des outils secteur par secteur et surtout à des « fiches » expliquant les bonnes pratiques à mettre en œuvre2.

50 000 :
le nombre d’habitants au-delà duquel une collectivité territoriale doit faire une estimation de ses émissions de gaz à effet de serre.

Les obligations collectives

Au niveau collectif, c’est la loi qui définit un certain nombre de règles, leur application cherchant toujours à encourager la prise d’actions.

En France, la loi dite « Grenelle II » oblige certaines structures à réaliser tous les trois ou quatre ans un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre, appelé « Bilan GES réglementaire ». Il s’agit des entreprises de plus de 500 salariés, des collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants et des établissements publics de plus de 250 agents.

 

Il est d’usage de distinguer trois types d’émissions :
  • les émissions directes de GES (combustion de matières fossiles, de  , etc) ;
  • les émissions indirectes associées à l’énergie (consommation d’électricité, de , de froid) ;
  • les « autres émissions indirectes » qui recouvrent comme leur nom l’indique une masse d’émissions potentielles, souvent difficiles à calculer. Il s’agit notamment de l’amont et de l’aval d’une activité. L’amont : l’impact de tous les intrants nécessaires à l’activité, leur transport. L’aval : le transport des produits vers le client, leur recyclage et fin de vie. Avec évidemment les procédures de production et les déchets qu’elles provoquent. Et sans oublier l’impact des services et des personnels : les transports des salariés, voire des clients et visiteurs. On retrouve là la notion de « cycle de vie » attachée au calcul de l’empreinte de chaque produit pris séparément. La loi ne fait pas obligation de calculer toutes ces données mais le recommande.
Les bilans d’émissions de CO2 sont désormais soumis à de multiples normes nationales et internationales.

Une série de normes et d’associations

Ces calculs sont soumis à des normes définies à la fois à l’échelle internationale (comme le protocole GHG2) et au niveau national. En France, l’ADEME a publié une méthodologie de quantification des émissions de gaz à effet de serre pour les organisations appelée Bilan Carbone®, qui est une marque enregistrée et un outil de référence pour tous les acteurs de la comptabilité carbone. Cette méthode est aujourd’hui coordonnée et diffusée par l’Association Bilan carbone. Fin 2013, plus de 8 000 structures avaient réalisé un Bilan Carbone®.

    Un certain nombre d’outils et de modules de formation ont été mis en place. Certaines entreprises et collectivités ont engagé dans leurs équipes des personnels déjà formés à ce travail. Des dizaines de prestataires labellisés offrent aussi leur service pour réaliser les bilans. Diverses associations, comme le Réseau Action Climat4 apportent aussi leurs concours pour promouvoir les méthodes permettant de réduire les émissions.

     

    Sources :
    1. Voir Coach carbone
    2. Le protocole GHG (Greenhouse Gas Protocol) définit les standards mondiaux pour la mesure et la comptabilité des émissions de gaz à effet de serre. Voir le site GHG (en anglais uniquement)
    3. Voir le site Réseau Action Climat France

     

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