L’évolution du cours du baril de pétrole brut

Actualisé le 26.03.2021
Lycée
Sciences économiques et sociales

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Les cours du de ont connu au fil des décennies des évolutions considérables, notamment pendant les périodes de crise mondiale ( 1973, 1979 ou 2008 ) ou sous l’effet d’évolutions économiques ( 2014 - 2015 ). Leur niveau est un élément déterminant dans l’économie mondiale, compte tenu de la part dominante qu’a et que conservera le pétrole au cours des prochaines décennies. 

Réservoirs de stockage pétrolier au Vietnam

Le prix du baril de pétrole brut  est depuis des décennies une donnée géopolitique autant qu’économique. Il est fondé sur une unité de mesure traditionnelle datant du XIXe siècle, le baril (équivalent à 159 litres), même si bien sûr le pétrole est aujourd’hui transporté en vrac par oléoducs, tankers ou encore trains...

En fait, il est plus juste de parler des prix des pétroles bruts au pluriel. En effet, les prix fixés sur les marchés internationaux, principalement New York et Londres, utilisent des « bruts de référence » différents, essentiellement le (brut de mer du Nord) pour l’Europe et le WTI (West Texas Intermediate) pour l’Amérique du Nord, qui présentent des différences et répondent aux lois de l’offre et de la demande qui leur sont propres. Il peut donc y avoir des évolutions de prix différentes entre ces bruts.

La part du pétrole dans le mondial passerait de 31 % en 2011 à 27 % en 2035, mais resterait dominante. 

Les premiers chocs pétroliers

De 100 à 30 dollars:
la chute du cours du Brent entre l’été 2014 et janvier 2016

De 1860 à 1940, les prix du baril ont oscillé selon les évènements mondiaux, grimpant pendant la première guerre mondiale, baissant pendant la crise de 1929. Entre 1948 et 1970, ils sont restés relativement stables et bas, avant d’entrer dans une série de crises, appelées « chocs pétroliers ».

Le « premier  » s’est dessiné en 1971 au moment de l’abandon du système financier international de Bretton Woods. Il s’est amplifié en 1973, lors de la guerre du Kippour, lorsque les États producteurs du monde arabe annoncèrent un embargo contre les pays soutenant Israël. En un an, le prix du baril fut multiplié par quatre.

La révolution iranienne en 1978 puis la guerre Iran-Irak en 1980 provoquèrent le « deuxième choc pétrolier », avec un doublement du prix. 

 

Les oscillations de 2008

Le « troisième choc pétrolier » désigne un mouvement de hausse qui a commencé en 2003, poussé par la demande croissante des nouvelles économies (Chine, Inde, Brésil…) et s’est brutalement accéléré au premier semestre 2008 au moment de la crise économique mondiale. Le cours du Brent est ainsi passé de 96 dollars le 2 janvier 2008 à 144 dollars le 3 juillet 2008. Les répercussions sur le prix des carburants ont été plus faibles. 

Le cours a ensuite connu une « dégringolade » au plus fort de la crise financière. Le prix mensuel moyen du brut est alors passé de 130 à 40 dollars par baril entre juillet et décembre 2008. À partir de 2009, les pays producteurs ayant réduit leur production pour maintenir leur niveau de revenus, le baril est progressivement remonté à 80 dollars. 

En 2010, la reprise économique s'est accompagnée de la plus forte croissance de demande de pétrole depuis 2004. Cela a contribué à relancer le prix à la hausse. Cette tension s'est accentuée début 2011, avec les révolutions dans le monde arabe, les marchés craignant alors des répercussions en termes de capacités de production. Le prix du Brent a atteint un nouveau pic le 13 mars 2012, à 128 dollars. Puis il s’est fixé à un niveau supérieur à 100 dollars en 20131

 

 

La chute des cours (2014-2015) et la remontée de 2016

La part du pétrole dans le mix énergétique mondial passerait de 31 % en 2011 à 27 % en 2035, mais resterait dominante.

À l’été 2014, les cours s’effondrent, tombant en dessous de la barre des 50 dollars lorsque s’ouvre l’année 2015. La cause principale en est un excès d’offre, alimenté par la production de pétrole de schiste aux États-Unis, et cela même si la consommation mondiale continue de croître. Décidée à défendre ses parts de marché, l’Arabie Saoudite décide de maintenir les niveaux de production de l’OPEP. Elle entend ainsi obliger les producteurs de  américains à réduire leur propre production. Un « bras de fer » s’engage. Le cours du Brent passe sous la barre des 30 dollars le baril en janvier 2016, le plus bas niveau depuis 2003. La situation devient très difficile pour certains pays producteurs, comme le Venezuela, l’Algérie, la Russie. 

À partir de février 2016, les cours ont remonté jusqu’à atteindre 50 dollars en juin 2016, grâce notamment à une décision de l’Arabie Saoudite, du Venezuela, du Qatar et de la Russie de geler la production. Mais les incertitudes demeurent à la mi-2016.

Le mouvement de baisse a en tout cas fait décroître fortement les investissements, ce qui risque d'hypothéquer la disponibilité du pétrole dans les prochaines années et entraîner en retour des hausses substantielles de prix.

 

2020 : la crise mondiale du virus Covid-19

La pandémie du virus Covid-19 a constitué une nouvelle turbulence très forte dans la mesure où elle a entraîné à partir de mars 2020 une brutale baisse de la croissance économique mondiale et un arrêt quasi-total du tourisme. Au plus fort de la crise, fin avril, le prix du Brent est tombé d’un niveau de 50 dollars à moins de 20 dollars, un chiffre jamais vu depuis vingt ans. A partir de juin 2020, il est revenu à 40-45 dollars. Selon les prévisions de la Banque mondiale, le PIB mondial devrait diminuer de plus de 5 % sur toute l’année 2020, ce qui représente la plus forte récession planétaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les incertitudes d’une telle crise épidémique mondiale rendent difficiles les prévisions. En octobre 2020, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a toutefois prévu un retour de la consommation de pétrole à ses niveaux d'avant-crise d'ici à 2023.

 

Source :
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