GNL : transport par méthanier et regazéification

Publié le 16.10.2014
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Une fois liquéfié, le gaz naturel est chargé à bord de navires spécialement adaptés, les méthaniers. À l’arrivée dans un terminal , le Gaz Nature Liquéfié (GNL) est regazéifié. Compte tenu de la place croissante du gaz dans le mix mondial, le transport du GNL apparaît une filière d’avenir pour l’approvisionnement énergétique des États.

Le transport  du gaz naturel liquéfié et sa regazéification

Produit dans un « train de  », le GNL est ensuite placé à bord d’un méthanier en vue de son transport. Actuellement, environ 380 méthaniers sillonnent les océans du monde entier. Ces navires gigantesques, longs de 200 à 350 m, et équipés d’une double coque, transportent jusqu’à 260 000 m3 de GNL. Ils sont capables de le maintenir à -160 °C tout au long des milliers de kilomètres qu’ils parcourent sur les océans.

Principalement deux types de méthaniers sont actuellement en service :

  • des méthaniers équipés de cuves sphériques en aluminium, ancrées à la coque du navire par une jupe en acier et recouvertes d'une isolation ;
  • des méthaniers à membrane, dont les cuves sont intégrées à la double coque du navire et en épousent les contours.

Cependant, le système d’isolation des cuves ne peut empêcher qu’une partie du GNL repasse à l’état gazeux par réchauffement. Cette évaporation concerne environ 0,15 % de la cargaison par jour. Le gaz évaporé est récupéré et sert à la propulsion du navire.

Inodore, le gaz naturel est « parfumé » pour que les fuites éventuelles soient plus facilement détectées.

Enfin, pour assurer la sécurité de l’installation, la conduite, l’exploitation et la maintenance des méthaniers requièrent une extrême vigilance de la part de l’équipage : contrôles de la température, de la pression, de l’absence d’oxygène, inspection des cuves selon des procédures rigoureuses… Les méthaniers répondent également à des codes de construction parmi les plus exigeants.

L’arrivée du GNL au terminal méthanier

Une fois arrivé dans un terminal de réception, le méthanier est déchargé et le GNL stocké dans de grands réservoirs maintenus à pression atmosphérique. Il est ensuite pompé, porté à haute pression et regazéifié par réchauffement, soit grâce à la provenant de l’eau de mer, soit en chauffant de l’eau. Enfin, le gaz ainsi produit est expédié dans le réseau de transport du gaz naturel.

Le GNL, qui a la même composition que le gaz naturel et est essentiellement composé de méthane, n’a pas d’odeur. Au niveau du terminal méthanier, le GNL retrouve son état gazeux. Mais comme le gaz naturel n’a pas d’odeur, il est « parfumé », ou « odorisé », grâce à l'adjonction de tétrahydrothiophène (THT), pour pouvoir être détecté facilement en cas de fuite. 

Le transport du GNL, une filière d’avenir

Le gaz naturel, troisième source d’énergie primaire mondiale derrière le pétrole et le charbon, connaît une croissance moyenne de 3 % depuis plusieurs dizaines d’années. Sa production devrait même augmenter de 50 % d'ici à 2030, pour en faire la deuxième source mondiale d’énergie fossile.

260 000 m3 :
le volume de GNL que peut transporter un grand méthanier.

Le transport du GNL devrait accompagner cette croissance de la demande en gaz naturel, en raison de ses nombreux avantages :   

  • Pour de longues distances, le transport par méthaniers est plus économique que par , même si l’industrie du GNL utilise des matériaux nobles et donc coûteux.
  • La réalisation des gazoducs peut poser des problèmes techniques (par exemple dans les fonds sous-marins) ou géopolitiques. Le transport maritime permet de s’affranchir de ces contraintes et de connecter plus facilement pays producteurs et consommateurs. Il rend possible l'exploitation d'importantes réserves éloignées des grandes zones de consommation ;
  • Une cargaison de GNL peut être redirigée en cours de route, contrairement au gaz transporté par gazoduc. C’est une souplesse appréciée des pays consommateurs (qui peuvent gérer plus librement leurs approvisionnements) et des pays producteurs (qui peuvent ainsi optimiser la valorisation de leurs ressources).
  • Ces atouts font du transport du GNL une filière d’avenir pour l’approvisionnement énergétique des États. 

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