Dix indicateurs-clés dans le climat

Publié le 21.12.2018
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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La reprise à la hausse des émissions mondiales de gaz à a accru le sentiment de l’urgence à les réduire et à contenir le . Dans le même temps, le développement économique de la planète reste très inégal, en matière d’accès à l’énergie, d’alimentation, de santé. Les solutions doivent donc combiner les deux impératifs en vue d’un développement continu mais durable. Voici dix indicateurs liés à cette question.

Image de 2 500 cartes postales assemblées pour former les mots "Stop global warming" sur un glacier des Alpes suisses

1 – L’évolution des émissions mondiales de CO2

Après trois ans de stabilité, les émissions sont reparties à la hausse.

 

 

Augmentation des émissions (dues à l’énergie) /année précédente

 2013

 + 0,6 %

 2014-2015-2016

 Stables

 2017

 +1,5 (prévision)

 2018

 +2 % (prévision)

 

Selon le GIEC1, pour ne pas dépasser une augmentation de température moyenne de +1,5 °C en 2100, il faudrait les réduire de 45 % en 2030 par rapport à 2010 et les amener à zéro en 2050.

 

2 – L’évolution des pays sur 25 ans

La Chine a plus que triplé ses émissions de CO2 (dues à l’énergie), l’Europe les a baissées d’un cinquième2.

 

 

 Evolution 2015/1990

 Chine

 +330 %

 Inde

 +290 %

 Etats-Unis

 +4 %

 Europe

  -20 %

 

La Chine a commencé à fléchir sa courbe de hausse et s’est engagée à la faire baisser « autour de 2030 ». Si l’Europe a déjà réduit ses émissions, le mouvement est très en deçà d’un objectif de neutralité carbone à la moitié du siècle.

Après trois années stables (2014-2016), les émissions de gaz à effet de serre ont commencé à repartir à la hausse.

3 – La concentration de CO2 dans l’atmosphère

403 ppm : tel est le niveau atteint au cours de l’année 2016 par la concentration de CO23.

La concentration est à distinguer des émissions de CO2. Elle indique ce qui reste dans l’atmosphère au terme des interactions entre l’air, la et les océans. Environ un quart du total des émissions de CO2 est absorbé par les océans et un autre quart par la biosphère. Depuis les années 1980, la concentration en carbone dans l’atmosphère augmente de façon continue. Elle a dépassé 400 ppm en 2014. Le GIEC a estimé à 450 ppm le niveau moyen à ne pas dépasser à l’horizon 2100. Il serait atteint vers 2045 si l’augmentation se poursuivait au rythme actuel.

 

4 - Les températures

  • La température moyenne de la planète augmente actuellement de 2/10 de degré par décennie
  • Elle s'est déja élevée d'1° C environ par rapport à l'ère préindustriel (1850 par convention
  • Au rythme d'émissions actuelles, le réchauffement climatique atteindra 1,5°C entre 2030 et 2052. 3° C d'ici 2100.

 

5 – Le niveau de la mer

+1,7 mm/an en moyenne entre 1901 et 2010

Mais il y a une accélération : +3,2 mm par an entre 1993 et 2010

1 milliard :
le nombre d’habitants de la planète qui n’ont pas encore accès à l’électricité en 2017.

6 – La grande disparité des pays et régions

Si l’on compare les émissions totales de plusieurs pays, il ne faut pas oublier qu’elles se rapportent à des populations souvent très différentes.

 Émissions en Gt CO2Tonnes de CO2 par habitant
 Chine 9,10 6,57
 États-Unis 4,8 14,95
 Inde 2,1 1,57
 Afrique 1,2 0,95
 Allemagne 0,73 8,93
 France 0,29 4,38
 Qatar 0,08 35,77

 

7 – L’accès à l’électricité

Les émissions de gaz à effet de serre suivent la consommation d’énergie et donc la croissance. Mais le développement est encore très inégal : 1 milliard d’habitants de la planète n’ont pas encore accès à l’électricité4. Exemples :

 

 Accès à l’électricité en 1990 En 2016
 Monde (moyenne) 71,4 %  87,4 %
 Chine 92,2 % 100,0 %
 Inde 43,3 %  84,5 %
 Afrique du Sud 59,3 %  84,2 %
 Burundi  0,3 %  7,6 %
 Indonésie 61,7 %  97,6 %
 Nicaragua 66,8 %  81,8 %

 

8 – Les besoins de l’alimentation

L’agriculture et l’élevage sont responsables de 24 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (11 % pour l’agriculture, l’élevage et les rizières, 10 % pour le changement d’usage des terres, et principalement la déforestation, 3 % pour les feux de tourbières et de forêts).

Selon la FAO, le nombre absolu de personnes sous-alimentées, c’est à dire celles souffrant d’une carence alimentaire chronique, est estimé à près de 821 millions en 2017, contre environ 804 millions en 2016. 

Solutions : maintien d’espaces et de forêts comme , production de matériaux et d’énergie renouvelables, agro-écologie.

9 – Le charbon toujours dominant

Le charbon, qui est la source d’énergie la plus émettrice de gaz à effet de serre, reste dominant dans la production d’électricité5. Sa part n’a pas bougé depuis 30 ans et rien n’indique que sa production va baisser rapidement, ni en Asie, ni aux États-Unis. 

 

  1990 2016
 Charbon 37,5 % 38,3 %
 Hydro-électricité 17,5 % 16,6 %
 Nucléaire 16 % 10,4 %
 Gaz 15 % 23,1 %
 Pétrole 11,5 % 3,7 %
 Renouvelables 1,5 7,9 %

 

10 – Les objectifs de l’UE

D’ici 20306 :

  • réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40 % (par rapport aux niveaux de 1990) ;
  • porter la part des énergies renouvelables à au moins 32 % ;
  • améliorer l' d'au moins 32,5 %.

La Commission européenne plaide pour la neutralité carbone à l’horizon 2050.

 

Sources : 

  1. Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
  2. Source AIE
  3. On mesure la concentration en parties par millions (ppm). 403 ppm signifie qu'il y a 403 molécules de pour chaque million de molécules dans l'air.
  4. Banque mondiale
  5. AIE 
  6. Source Europa

 

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