COP26 : un bilan mitigé

Actualisé le 08.09.2023
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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La COP26 a adopté le 13 novembre 2021 le « pacte de Glasgow ». Il a été jugé décevant par beaucoup d’experts. Les 197 pays membres l’ont cependant accepté, les États-Unis y sont revenus et quelques avancées encourageantes pour l’avenir ont été enregistrées.

Des contributions nationales insuffisantes

Rappel : l’accord de Paris avait choisi de ne pas imposer des objectifs globaux de réduction des émissions de gaz à , généralement non respectés. Il avait demandé à chaque pays de prendre conscience de la gravité du et de se fixer, par écrit, des objectifs spécifiques. Ce sont les « contributions nationales ». Ces efforts individuels doivent converger pour contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 °C (voire 1,5 °C si possible) d’ici la fin du siècle.  

Résultat : la majorité des pays ont fait des efforts, mais on est encore loin du compte. Pour être sur le bon chemin, il aurait d’ores et déjà fallu commencer à inverser la courbe des émissions mondiales dès 2020, puis continuer de les réduire fortement pour atteindre dès 2050 la « neutralité carbone » dans de grands ensembles comme l’Amérique du Nord et l’Europe. Enfin, entre 2050 et la fin du siècle, il faut poursuivre cet objectif de neutralité carbone pour la planète entière, à savoir pas d’émissions de gaz à effet de serre supérieures à ce que la planète peut absorber (on parle de «  ). Or, avec les objectifs de Glasgow, on serait en 2030 sur une courbe certes freinée mais encore ascendante. Évidemment, plus on attend, plus les efforts demandés par la suite pour se remettre sur les bons rails seront difficiles.

 

Une avancée symbolique 

Rappel : cela est surprenant mais le texte de l’accord de Paris ne contient jamais les mots « énergies fossiles » ou « pétrole » ou « gaz » ou « charbon ».

Résultat : le tabou a été levé. Le texte final de la COP26 parle enfin de la nécessité de « réduire » l’utilisation du charbon et les aides publiques à l’exploitation des énergies fossiles. L’Inde et la Chine, très dépendantes du charbon, ont refusé d’aller plus loin et de parler d’élimination. Il n’empêche que c’est une petite révolution culturelle, car l’idée de « sortir des fossiles » est bel et bien posée et maintenant débattue ouvertement.

 

Le financement de la « justice climatique »

Rappel : les pays moins développés demandent une aide des pays les plus industrialisés. Ils font valoir que ces derniers ont émis pendant plus de deux siècles des masses de gaz à effet de serre qui se sont accumulées dans l’atmosphère, alors que les pays dits du Sud (Afrique, Amérique du Sud, une partie de l’Asie) ont souffert de sous-développement. Leurs populations aspirent aujourd’hui à la croissance. En 2009, à la COP15 de Copenhague, il avait été décidé de dégager un financement de 100 milliards de dollars par an pour assurer cette « justice climatique ». Douze ans après, il manque encore sur la table environ 20 milliards annuels.

Résultat : peut-être la fin du tunnel. Les tractations ont été difficiles mais une solution pourrait être trouvée dès 2022. Glasgow a en outre enregistré une « première » : des États se sont mis d’accord à quelques-uns pour en aider un autre. En l’occurrence, la France et l'Allemagne vont participer au financement de la de l'Afrique du Sud, dont la production électrique dépend à 80 % du charbon.

 

Après le CO2, le méthane

Rappel : le méthane, constituant principal des gisements de gaz naturel, provient également de l’élevage des ruminants et des pratiques agricoles, notamment dans les rizières. Son pouvoir de réchauffement est bien plus élevé que celui du CO2, même si sa durée de vie dans l’atmosphère n’est que de 10 ans contre plusieurs millénaires pour le CO2. Au total, il engendre un peu plus de 15 % de l'effet de serre provoqué par les activités humaines.

Résultat : une initiative positive. Plus de 100 pays, dont les États-Unis et l’Union européenne (mais pas l’Inde, la Chine, la Russie ou l’Australie) se sont engagés à réduire d’au moins 30 % leurs émissions de méthane d’ici à 2030. 

 

L’agriculture en panne

Rappel : l’agriculture est très fragile face au réchauffement climatique. En raison des perturbations climatiques, les prix des matières agricoles de base se sont déjà envolés, mettant en danger l’alimentation de centaines de millions de personnes. Le développement d’une agroécologie durable est urgent.

Résultat : les questions agricoles sont restées en marge de la COP26. Cela est d’autant plus inquiétant qu’une agriculture mal contrôlée entraîne la déforestation qui amoindrit la capacité de la planète à capter le CO2. De même, le pacte de Glasgow fait peu de référence aux océans, aux glaciers et à la .

 

Une bonne surprise !

Alors que la Chine et les États-Unis sont entrés dans une rivalité grandissante en matière économique et militaire, ces deux pays, qui sont les deux principaux émetteurs, ont sorti à la surprise générale un communiqué promettant de travailler ensemble au renforcement de l’action climatique. Reste à voir si cela sera suivi d’effet…

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