Consommation : l’affichage carbone et environnemental

Publié le 15.09.2014
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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L’« indice carbone » s’invite peu à peu sur les étiquettes, pour le moment à titre expérimental. Objectif : renseigner le consommateur sur l’impact du produit qu’il achète sur les émissions de gaz à . De son côté, l’Union européenne planche sur un projet d’éco-étiquette communautaire.

Affichage carbone sur les étiquettes des produits dans les supermarchés

Après avoir familiarisé les consommateurs à leurs émissions potentielles de CO2 quand ils achètent une voiture  ou emménagent dans un logement, les pouvoirs publics européens s’efforcent de faire entrer le paramètre "effet de serre" dans le "caddy de la ménagère".

Les consommateurs européens sont, depuis 1994, habitués à lire les étiquettes de certains produits de l’électro-ménager qui donnent des informations sur les performances énergétiques des appareils ainsi que sur certaines de leurs caractéristiques (consommation d’eau, niveau sonore…). 

Ce principe d’information sur les impacts environnementaux va être étendu à de larges gammes de produits de grande consommation. En France, ce sont les lois dites « Grenelle de l’environnement » (I et II) qui mettent en œuvre cette orientation européenne. Une expérimentation conduite avec 168 entreprises en 2011 et 2012 a conclu à la nécessité d’une harmonisation des dispositifs. En 2017, des entreprises volontaires des secteurs du textile, de l’ameublement et de l’hôtellerie, ainsi que deux grandes chaînes de distribution, préparent un pré-déploiement, appuyés par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie)1.

Deux principes guident désormais les travaux : l’affichage doit indiquer davantage que la seule et porter sur l'ensemble du cycle de vie ; il doit aussi aller au-delà de la seule et informer sur d’autres critères environnementaux.

L’indice carbone d’un produit doit prendre en compte toutes les étapes de son cycle de vie.

Prendre en compte tout le cycle de vie

Le paramètre « effet de serre » est mesuré par l’indice carbone, appelé aussi empreinte carbone, qui est une évaluation de l’émission totale de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre produit par les activités humaines.

 

Depuis les années 1990, un principe essentiel a été admis : l’indice carbone d’un produit doit prendre en compte toutes les étapes de son cycle de vie. L’ACV doit inclure la production des matériaux qui le composent, sa fabrication, son conditionnement, sa distribution, son utilisation, et même sa destruction ou son recyclage.

 

Cette approche réserve des surprises. Des tomates espagnoles vendues en Grande-Bretagne peuvent paraître énergivores en raison de leur transport par camions, mais celles produites localement le seront peut-être davantage s’il faut les cultiver en serres chauffées au fioul en raison du climat britannique… Les emballages plastiques, souvent critiqués, permettent souvent de réaliser des économies d’énergie en facilitant le transport et la conservation des produits alimentaires (voir encadré ci-dessous).

L’affichage « environnemental » (impact sur l’eau, la pollution de l’air, les sols) est plus large que l’affichage carbone.

Adopter une approche multi-critères

L’expérimentation française a introduit un autre principe : l’indice CO2 ne doit pas être le seul critère pris en compte. L’épuisement des ressources, la pollution possible de l’air, de l’eau, des sols, les atteintes à la  sont des impacts à considérer. On parle alors d’affichage environnemental plutôt que d’affichage carbone. Les coordinateurs de l’expérimentation ont donné les exemples d’une lessive ou d’un produit agricole qui peuvent avoir, outre leur impact sur le , un impact sur la qualité de l’eau. La quantité de déchets produits et rejetés dans l’environnement est un autre effet possible. Améliorer un critère ne doit pas en aggraver un autre …

 

La complexité et le nombre de ces critères posent aussi la question de la méthode la plus efficace pour attirer l’attention du consommateur, juge en dernier ressort : faut-il une étiquette sur le produit ou en rayon à côté du prix, une ligne sur le ticket de caisse, des affiches en magasin, des informations sur un site web ?

La dimension européenne

L’Union européenne mène de son côté diverses actions dans le domaine de l’étiquetage. Depuis juin 2017, une simplification des étiquettes sur l’électro-ménager est en cours, avec une échelle unique de A à G2. Plus généralement, une expérimentation sur trois ans a été lancée en janvier 2014 pour déterminer des référentiels communs, des modalités de vérification et de communication au consommateur.

La difficulté est de coordonner les actions menées dans les divers pays membres. En Grande-Bretagne par exemple, de grandes enseignes ont lancé ce type d’affichage depuis plusieurs années. L’harmonisation des calculs de l’ de produits qui sont commercialisés dans toute l’Europe peut rapidement se transformer en casse-tête.

Produits alimentaires : des conditionnements étudiés pour éviter le gaspillage

Le plastique a souvent une mauvaise image dans les supermarchés et pourtant il présente de multiples avantages en matière de consommation d’énergie. Ceux-ci apparaissent si l’on considère le « cycle de vie » complet des divers produits.
- Transport : les emballages plastiques sont bien plus légers que les contenants en verre. Ils permettent une moindre consommation de carburants lors de l’acheminement des marchandises vers le consommateur. Ils permettent aussi un meilleur remplissage des camions, du fait que le packaging occupe moins de volume. Chaque année en Europe, le conditionnement plastique permet d’économiser 10 millions de tonnes de  .
- Conservation : les conditionnements en plastique protègent efficacement les aliments. Un concombre emballé d’un film plastique se conserve 11 jours de plus qu’un concombre non emballé. En supermarché, on constate que les fruits et légumes en vrac génèrent 26 % de déchets en plus par rapport aux produits préemballés dans du plastique.
- Recyclage : les emballages plastiques réduisent le poids des déchets à recycler ou à incinérer après consommation du produit. À condition bien sûr que les consommateurs ne les abandonnent pas dans la nature…

 

Sources :

  1. Bilan ADEME
  2. Que Choisir, "Électroménager - vers une simplification de l'étiquette énergétique"

 

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