Réalité et utopie : l’avenir vu par les urbanistes

Actualisé le 20.12.2021
Collège
Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable

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Comme à chaque époque de l’Humanité, des architectes et des urbanistes dessinent ce qu’ils pensent devoir être la ville du futur. Aujourd’hui, les impératifs de l’action climatique et de la sont déterminants dans sa conception. Certains projets pour le XXIsiècle sont en bonne voie, d’autres relèvent de la science-fiction et de l’utopie, voire du rêve et de la poésie. Voici quelques exemples parmi des centaines de visions de l’avenir urbain.

Maquette d'un projet de ville sous-marine en forme de spirale imaginée par un groupe de construction japonais

Paris en changement perpétuel

Les plus grands cabinets d’architectes se passionnent pour les opérations d’urbanisme à Paris, qui connaissent un rebond en vue des Jeux Olympiques de 2024. Faire plus de place aux piétons et aux mobilités douces, végétaliser les façades, « rapatrier la nature » dans des jardins partagés, créer des îlots de fraicheur, protéger les ressources en eau et recycler les déchets : tels sont les grands axes. Des dizaines de projets sont à l’étude, en cours de réalisation, d’autres sont suspendus ou abandonnés. Vous trouverez sur le site Paris futur une carte interactive de Paris et des centaines de photos.

Habiter la mer : Ocean Spiral

 Vivre sur la mer ou au fond de la mer est un rêve qui habite l’Homme depuis le mythe de l’Atlantide. Un groupe de construction japonais, Shimizu, réfléchit depuis des années à une « ville globale flottante » pouvant accueillir jusqu’à 5 000 habitants. Une sphère de 500 mètres de diamètre serait immergée aux neuf dixièmes et pourrait descendre le long d’un axe hélicoïdal plongeant jusqu’à 4 000 mètres de profondeur. Elle échapperait ainsi aux tempêtes de la surface, comme le faisait le Nautilus du capitaine Nemo de Jules Verne. L’ensemble de la structure, appelée Ocean Spiral, serait capable de produire toute l’énergie et l’alimentation nécessaires et abriterait des commerces, des logements, des bureaux, des laboratoires de recherche. Elle permettrait d’exploiter des métaux rares dans les fonds sous-marins. Voir la vidéo.

Des fermes marines dépolluantes

Vincent Callebaut envisage quant à lui des fermes marines, cultivant des algues vertes qui biodégraderont les matières plastiques des océans. Elles produiront de l’ utilisé par des flottes de zeppelins, que l’architecte considère comme un élément de la mobilité aérienne du futur. Voir le projet.

Des îles autonomes

L’Institut Seasteading, lancé par deux entrepreneurs de la Silicon Valley, a l’ambition de créer des îles flottantes, totalement autonomes et qui pourraient recueillir des populations de terres menacées par la montée des eaux consécutive au . Il étudie un projet en Polynésie française, pour une plate-forme de 7 500 m2, pour 200 résidents. Les polluants déversés en mer seraient récupérés par la ville flottante et recyclés en biocarburants. Leur projet a une dimension « libertaire » : ces îles échapperaient au contrôle des États, préfigurant ainsi une nouvelle organisation du territoire mondial. 

Conquérir le ciel

Certains architectes donnent une dimension onirique à leurs projets. Le bulgare Tsvetan Toshkov, qui travaille à Londres, rêve d’une « ville dans le ciel », construite au-dessus des métropoles actuelles. La dimension utopique est revendiquée : la ville aurait une forme de fleur de lotus, symbole de vie chanté par le poète japonais Kobayashi Issa. Voir la vidéo.

Des capsules aériennes à la demande

Des ingénieurs de l'Ames Research Center de la Nasa ont imaginé un réseau de transport individualisé. Des capsules, suspendues à quelques mètres du sol par effet magnétique, parcourent la ville le long d’un réseau ramifié à des vitesses jusqu'à 100 km/h. À partir de micro-stations, l’usager peut commander le véhicule depuis une application avec son téléphone portable. La consommation d’énergie et le coût d’installation seraient faibles. Voir la vidéo.

Le pont-jardin de Londres

Nombre d’architectes prévoient de gagner de l’espace sur les quais des ports ou les fleuves des grandes villes. Le designer Thomas Heatherwick, sur une idée d’une actrice anglaise célèbre, Joanna Lumley, a failli réussir un projet spectaculaire : un pont jardin suspendu pour piétons qui aurait traversé la Tamise en plein cœur de Londres, sur une longueur de 367 mètres. Mais le dépassement de budget a entrainé une vive polémique qui a occupé la vie londonienne plusieurs mois et a « coulé » le « Garden Bridge »… Voir les images.

 

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