Qu’est-ce que la neutralité carbone ?
Publié le 26.11.2020Lecture 5 min
La France et l’Union européenne veulent l’atteindre en 2050. La Chine d’ici 2060. Qu’est-ce que la neutralité carbone que les pays se fixent ainsi comme but ?

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Les deux plateaux de la balance
La neutralité vise à assurer un équilibre entre deux plateaux d’une balance :
- d’un côté les quantités de « gaz à » émises dans l’atmosphère par l’activité humaine et qui contribuent au ;
- de l’autre côté, celles qui peuvent être retirées de façon naturelle grâce aux forêts, aux sols et aux océans ou de façon artificielle par des technologies mises en place par l’Homme.
Du côté des émissions
Les gaz à effet de serre comprennent principalement ceux qui contiennent des molécules de carbone, comme le (CO2) et le méthane (CH4). Leur production d’origine humaine (on dit « ») s’est considérablement accrue depuis la révolution industrielle de la fin du XVIIIème siècle.
Elle s’est envolée avec l’essor de la production d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), des transports, de l’habitat et de tous les procédés industriels, agricoles et technologiques. Une autre cause est ce qu’on appelle le changement d’usage des sols, tout particulièrement la déforestation tropicale pour faire place aux cultures, à l’élevage ou à l’exploitation des mines.
Du côté des retraits
De l’autre côté, le CO2 de l’atmosphère est absorbé par le phénomène naturel de et stocké (on dit aussi séquestré) dans les « » de carbone. Les plus importants sont les océans, les sols, les prairies, les forêts, et d’une façon générale la couverture végétale. L’homme peut influer sur cette capacité naturelle à l’absorption en la sauvegardant, en la restaurant ou en la renforçant. Il peut aussi malheureusement la détruire ou l’amoindrir par diverses activités.
A une moindre échelle, il y a aussi la possibilité d’une séquestration artificielle, qui consiste à capter le CO2, surtout à la sortie des industries les plus émettrices (centrales électriques, cimenteries, aciéries, etc), à le transporter et à l’injecter dans un site géologique adéquat où il restera des milliers d’années. Il est possible aussi d’utiliser ce carbone pour d’autres activités industrielles, et ainsi de le recycler.
Deux approches complémentaires
Pour réaliser cet équilibre (dénommé aussi « zéro émissions nettes), il y a donc deux méthodes :
- réduire les émissions en améliorant l’ des usines et des cultures, en utilisant des sources d’énergies non fossiles, en réduisant notre consommation, voire à l’extrême en allant vers une « décroissance » de l’économie ;
- accroître les capacités d’absorption de la planète, en limitant la déforestation ou les pollutions marines, ou, demain, en stockant massivement le CO2 dans le sous-sol. ;
Il faut utiliser toutes les méthodes simultanément : selon les estimations, les naturels éliminent autour de 10 gigatonnes de CO2 par an (soit 10 milliards de tonnes). Les émissions mondiales annuelles de CO2 ont dépassé 37 Gt en 2017. Les deux chiffres laissent entrevoir le chemin à parcourir.