COP24 : quelques résultats mais pas de sursaut

Publié le 24.04.2019
Lycée
Sciences de la vie et de la terre

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Les (Conference of Parties) sont des réunions qui rassemblent chaque année depuis 1995 les représentants des 197 signataires (« parties ») de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). La COP3 a été marquée par l’adoption du , la COP15 a coïncidé avec la conférence de Copenhague et la COP21 a adopté le premier accord universel sur le climat, dit « Accord de Paris » en décembre 2015. Voici les principaux résultats de la COP24 qui s’est tenue en décembre 2018 à Katowice en Pologne.

Image de la séance inaugurale de la COP24 à Katowice, en Pologne, en décembre 2018

La période entre la COP23 et la COP24 a été marquée par la publication d’un rapport spécial du GIEC1, très alarmiste sur les conséquences possibles d’une augmentation de la température moyenne de la planète de 1,5 °C. En outre, selon un rapport de l’ONU, après trois années de stabilité, les émissions de gaz à (GES) ont progressé en 2017 de 1,1 % par rapport à l’année précédente2.

Cet environnement pessimiste a pesé sur les travaux de la COP24 mais sans conduire à des résultats qui aillent au-delà de ceux de l’Accord de Paris. Quelques 23 000 personnes étaient présentes (14 000 délégués officiels, et 9 000 observateurs). 

Les enjeux de la COP24

La COP24 avait été chargée d’avancer sur 3 dossiers. 

- Le « mode d’emploi » de l’Accord de Paris (en anglais le rule book), c’est-à-dire les règles d’application de l’accord. Il s’agissait notamment de se mettre d’accord sur la façon de mesurer les performances de chaque Etat en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Des outils identiques pour tous sont en effet indispensables pour créer la confiance. Un document d’une centaine de pages a été adopté et règle l’essentiel. Donc résultat des travaux : plutôt positif.

23 000 :
le nombre de personnes présentes à la COP24, dont 9 000 observateurs.

- La réévaluation des objectifs nationaux. Contrairement au Protocole de Kyoto, l’Accord de Paris n’a pas fixé d’objectifs communs contraignants, laissant aux États la responsabilité d’établir le niveau de leur « contribution » et tablant ainsi sur une dynamique collective. Or les contributions nationales enregistrées en décembre 2015 à Paris ne sont pas suffisantes : les experts considèrent qu’elles signifieraient un réchauffement de 3 °C à la fin du siècle, au lieu des 2 °C considérés comme le plafond à ne pas dépasser3. Les Etats n’ont pas relevé leurs ambitions et ont renvoyé la question à 2020. Résultat des travaux : négatif.

- Les financements Nord-Sud.  Il s’agit de la question de l’aide des pays industrialisés aux pays nouvellement émergents, compte tenu de la responsabilité des premiers dans l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère depuis la Révolution industrielle. La conférence de Copenhague en 2009 avait fixé un objectif de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. L’objectif serait en passe d’être atteint même si certains chiffres sont contestés par les pays en développement. Résultat des travaux : plutôt positif.

 

Les prochains rendez-vous internationaux sur le climat

La question essentielle des contributions nationales, qui n‘a pas avancé à Katowice, sera réexaminée à un « sommet sur le climat » qui sera organisé par les Nations unies, le 23 septembre 2019 à New York. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres espère réunir les dirigeants de la planète à un niveau de responsabilité plus élevé.

Chaque pays doit fixer lui-même le niveau de ses réductions de gaz à effet de serre.

La COP25 se réunira fin 2019 au Chili. Elle devait initialement se tenir au Brésil, mais le président Jair Bolsonaro, élu en 2018, qui ne cache pas un « climato-scepticisme » assez proche de celui du président américain Donald Trump, a renoncé à l’organiser, officiellement pour « raisons budgétaires ».

Le Président Trump a annoncé en juin 2017 le retrait de son pays de l’Accord de Paris mais ce retrait ne sera juridiquement effectif qu’en 2020. En attendant, la délégation officielle américaine participe toujours aux travaux de la COP. La prochaine élection présidentielle aux États-Unis interviendra aussi en 2020.

(1) Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat

(2) Voir le Emissions Gap Report 

(3) L’Accord de Paris sur le climat a appelé à contenir l’augmentation de la température moyenne de la planète « nettement en dessous de 2 °C » d’ici 2100 et même à viser une limitation à +1,5 °C.

 

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