La sécurité du fret maritime de pétrole

Publié le 22.08.2014
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Compagnies pétrolières, armateurs et Etats sont engagés chacun à leur niveau dans les règles qui assurent la sécurité du fret pétrolier maritime. Sur une période de 30 ans, les grandes marées noires ont été divisées par huit. 

Tanker Montesperanza affrêté par Total au large du Havre en France

Le transport maritime du pétrole : une activité assurée par des armateurs spécialisés

Après le de 1973, certaines compagnies ont dû céder la gestion des ressources en hydrocarbures à des sociétés nationales, dans les pays qui voulaient contrôler leurs réserves pétrolières. Dans le même temps, ces compagnies ont perdu la possibilité d'organiser à leur gré le transport du . Elles ont donc fermé leurs filiales dédiées au transport du pétrole brut et des produits pétroliers raffinés. Pour ces raisons historiques, la plupart des tankers circulant aujourd'hui sur les mers et les océans n'appartiennent pas aux compagnies pétrolières, qui sont seulement propriétaires de la cargaison des bateaux. Les pétroliers délèguent en effet le transport par mer à des armateurs spécialisés, qui équipent les bateaux et les exploitent commercialement.

Lorsqu'une compagnie souhaite acheminer du pétrole vers une ou un lieu de consommation, elle réserve un navire auprès d'un armateur. Mais le choix d'un bateau ne se fait pas au hasard : il est guidé par des normes de sécurité très strictes.

Les critères de sécurité des compagnies pétrolières

Chaque compagnie pétrolière fixe ses propres critères de qualité et de sécurité qui concernent :

  • les conditions de construction du navire et ses caractéristiques ;
  • l'état et l'entretien de ce navire ;
  • le recrutement, la formation et la gestion des équipages en charge du trajet ;
  • la planification des itinéraires et le voyage à proprement parler.

Ce sont les armateurs qui veillent au respect de ces critères sur leurs navires. Régulièrement, ils font inspecter leurs bateaux par des organismes de certification indépendants qui leur délivrent des autorisations de naviguer.

Des bases de données mondiales

Périodiquement, les pétroliers mandatent eux aussi auprès des armateurs des inspecteurs spécialisés qui vérifient que ces règles sont bien respectées. Les renseignements recueillis
par les inspecteurs sont regroupés dans des bases de données informatiques partagées par
les compagnies pétrolières, à l'exemple du SIRE (Ship Inspection Report Exchange) créé en 1993. Des milliers de rapports supplémentaires alimentent chaque année ces banques informatiques.

Avant de choisir un navire chez un armateur pour un transport de brut, la compagnie pétrolière consulte toutes les informations disponibles à son sujet. Si elle estime que le tanker n'est pas assez fiable, elle peut refuser de l'utiliser. Elle peut ainsi exclure des bateaux trop vieux qui ont fait l'objet de rapports d'inspection défavorables ou refuser un équipage qu'elle juge insuffisamment formé.

Une banque de données mondiale répertorie les navires pétroliers

Le rôle des Etats

Compagnies pétrolières et armateurs ne sont pas les seuls responsables de la sécurité du transport pétrolier maritime. Chaque navire est enregistré dans un pays qui lui délivre un pavillon, c'est-à-dire un numéro d'immatriculation lui permettant de circuler. Avant d'octroyer ce pavillon, le pays concerné a donc la responsabilité de vérifier l'état du bateau et les pratiques à bord.

Nombre de pays effectuent très sérieusement ces contrôles techniques. En revanche, certains Etats offrent d'immatriculer des bateaux en prélevant des taxes très faibles, mais sans vérification stricte de l'état des navires : on parle de .

Malgré les problèmes de sécurité qui peuvent survenir, les accidents du transport pétrolier sur mer sont en constante diminution : entre la décennie 1970 et la décennie 2000, le nombre de grandes marées noires (plus de 700 tonnes de brut déversées en mer) a été divisé par huit. Ces résultats encourageants ont été obtenus grâce aux efforts conjugués des Etats, des compagnies et des armateurs. De fait, la quasi-totalité du pétrole qui circule en mer arrive à bon port sans encombre.

 

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